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Qu'est-ce que la dissociation ?

Explication N°6

Ce qu'il faut que vous compreniez bien en tout premier est qu'il n'existe aucun TDI identique. Le soin à nous apporter n'aura donc aucune directives et marches à suivre préétablies... Vous devrez vous adapter à nous, à nos parties et nos besoins... Le témoignage qui va suivre ne reflète donc que mon propre système pour faire face et survivre aux viols.

Nos parties se forment en fonction des traumatismes subis, de notre environnement, des rencontres que nous faisons, des personnes bienveillantes et ressources rencontrées sur notre parcours chaotique et des échecs que nous subissons lorsque nous appelons à l'aide.

Pour ma part, je suis née et j'ai grandis dans une communauté nouvelle catholique qui a été reconnue à dérives sectaires et  dont la reconnaissance canonique lui a été retirée par l'Eglise catholique.

J'ai subi des viols dès l'âge de 2-3 ans jusqu'à l'âge adulte, des actes de tortures, j'ai été enfermée dans des cages gardées par des dobermans, j'ai été attachée, battue et offerte et vendue à des personnes extérieurs. J'ai subi des viols collectifs, ai été filmée et photographiée, ai été droguée et emmenée dans des lieux extérieurs pour y être violée.

Il y a eu de nombreux hommes violeurs : des prêtres, le gourou de cette secte, mon père, des professeurs et des femmes complices, actrices ou spectatrices...

Le gourou de la secte a été l'instigateur de tout cela. Il a manipulé mon esprit pour que je sois sous son emprise dès le plus jeune âge et il a manipulé tous les adultes autour de moi pour que jamais ma parole ne puisse être entendue. Ces personnes autour ont participé en fermant les yeux et en refusant de voir tous les signaux que je n'ai cessé d'envoyer. Ils ont participé également dans le sens ou ils n'ont cessé par leurs comportements au quotidien en obéissant aveuglement tèl des petits enfants et m'ont appris implicitement que désobéir et critiquer était impossible. Ils se laissaient maltraiter jusqu'à l'épuisement complet de leur être, comment aurais-je pu trouver de l'aide et du secours au-près de personnes s'étant oubliées elles-mêmes à ce points?

Toute petite, je n'avais que quelques parties, des identités faisant parties de moi portant les sensations sensorielles et motrices, les souvenirs des violences subies et une personnalité principale actrice de mon quotidien lorsque je ne subissais rien. Cela me permettait d'agir et interagir avec mon milieu de vie de façon adéquate et de pouvoir "être une petite fille" de 2-3 ans "normale". Ces parties, ces souvenirs, n'ayant pas pu être compris, assimilés car non secourus par des adultes, ils sont restés "gelés" en l'état. J'ai encore ces parties de moi en moi et lorsqu'elles viennent pour me parler j'agit et je parle comme je le faisais à l'âge de 2-3 ans avec le même vocabulaire, la même manière de pleurer et parler... Une de mes parties a "capturé" la manière d'être et de bienveillance d'une enfant trisomique ressource de mon entourage et s'est mise à agir intérieurement et extérieurement comme elle, ce qui m'a sauvée et aidée pour un temps. Cette enfant trisomique m'a appris à prier et croire en la vierge marie, elle m'a donné beaucoup de tendresse et d'amour lorsque nous vivions le pire. Elle m'a appris lorsque terrorisée j'étais dans les cages à prier la sainte vierge et à calmer l'angoisse et le désespoir.

Une nouvelle forme de violence avec des rituels a créé de nouvelles parties qui sont entrée en conflit avec les parties croyant en dieu. Mon système c'est complexifié. Comment concillier que des adultes puissent au grand jour promouvoir leur "sainteté et leur foi catholique" et de manière cachée me torturer et accomplir des actes "impies"?

J'ai fonctionné ainsi tant bien que mal quelques années, les violences perdurant, puis cette enfant trisomique est morte. De nouvelles parties se sont crées portant mon désespoir et une envie de mourir très forte.

Mes parties se sont spécialisées et divisées en groupe : certaines portant mon désespoir et mes envies de mourir, certaines portant ma colère, d'autres mon impuissance et ma fatalité, certaines testant inlassablement différentes techniques visant à dire de ce que je vivais ou à tester les réactions de mes bourreaux ou comment échapper à leur violence... J'ai appris à "spécialiser" mes différentes parties et à avoir une palette  d'actions et réactions visant toute à me protéger ou à faire en sorte de minimiser les violences.

Le gourou de la secte me demandait de me confesser à lui et dire le fond de la moindre de mes pensées : une partie a été crée pour interagir avec lui, docile, sincère, aimante et affectueuse, pure, elle ne savait rien et ne pouvait rien révéler à ces séances de "tirage de vers du nez". J'allais être violée? Des parties dociles se présentaient si cela permettait que cela soit moins violent ou si je sentais que le violeur en face voulait que je sois aguicheuse ou sexualisée certaines parties prennaient ce rôle... J'ai appris à m'adapter au fil du temps à tous les signaux non verbaux et verbaux et à faire "venir" la partie la plus adéquates selon mon analyse de mes parties observatrices permettant ma survie.

Ayant été confrontée à la manipulation, l'emprise psychique mes parties ont appris à se cacher, des parties "contrôles" et "analyses" se sont mises à m'aider dans cette tâche. Avec l'aide de mes parties "observatrices", elles m'aident depuis des années à m'adapter, interagir de manière la plus adéquat possible et trouver de l'aide et me sauver inlassablement.

C'est grâce à elles que j'ai pu fuir cette secte, trouver une psychologue à même de m'aider et faire en sorte que je ne me suicide pas et ne sombre pas dans l'addiction ou des comportements sexuels dangereux comme le font beaucoup de victimes pour échapper aux réminiscences des traumatismes.

C'est ainsi qu'elles m'envoient les souvenirs ou les ressentis de terreur de certaines parties à chaque fois que je suis tentée de me droguer ou d'aller me mettre en danger. Le souvenir des chiens me poursuivants avec leurs gueules juste derrière ma tête a permis que j'arrête de boire ou que je refuse la drogue que l'on me proposait prise d'une terreur immense. Ou bien, une partie petite, portant le souvenir de la drogue que l'on m'a administré pour m'endormir venait et je m'endormais d'un coup sans pouvoir lutter...

Beaucoup de mes parties ont les noms des héros des livres que j'ai lu durant mon enfance qui m'ont aidés à espérer et élargir ma pensée mais préfèrent pour le moment se cacher derrière un groupe de fonctions ou de ressentis : les rêveuses, les colères, les suicidaires, les religieuses, les petites, les ados, les contrôles, les observatrices, les sexis, les mamans, les adultes, les travails, les intellos...

Certaines de mes parties sont femmes ou filles, d'autres sont garçons ou hommes. Mon timbres de voix, ma gestuelle et posture changeant en fonction de qui s'exprime par ma bouche.

 

Le site du Docteur Muriel Salmona permettant de comprendre les troubles dissociatifs :

https://www.memoiretraumatique.org/psychotraumatismes/introduction.html

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