Les croyances de base
"Les pensées et croyances négatives peuvent jouer un rôle important dans le maintien d'émotions dysfonctionnelles (c'est-à-dire négatives et dévastatrices) envahissantes. Les pensées positives et les croyances réalistes peuvent renforcer une image de soi positive, accroître la satisfaction, développer la curiosité et mener à des relations interpersonnelles plus solides. Les pensées et les émotions, les considérations, les prédictions et les décisions sur lesquelles nous nous basons sont tellement intriquées, qu'elles constituent le fondement de notre vision du monde, des autres et de nous-mêmes. Ce sont des expériences qui se renforcent les unes les autres et qui peuvent avoir une coloration tant négative que positive. Les pensées négatives persistantes peuvent susciter ou renforcer tristesse, inquiétude, chagrin, colère, culpabilité, honte ou angoisse. Les sentiments négatifs consolident les pensées négatives déjà existantes. Vous apprendrez à mieux comprendre les pensées et croyances de base qui font problème aujourd'hui et qui trouvent leur origine dans votre passé traumatique. En examinant et en testant ces pensées et croyances, peut naître un espace de changement positif." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
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"Nos croyances les plus fondamentales sont basées sur les représentations que nous avons de nous-mêmes, des autres et du monde. Elles conditionnent souvent le contenu que nous donnons à des concepts tels que la sécurité, la confiance, l'appartenance, la valeur intrinsèque, la compétence et la vulnérabilité. Elles donnent une forme à nos besoins et co-déterminent la mesure des risques que nous osons prendre." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
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J'ai des parties dissociatives qui ont des croyances de base très différentes selon à qui elles ont eu à faire par le passé. Certaines se méfient de tout le monde et pensent que tout le monde est mauvais et ment tandis que d'autres parties pensent que tout le monde est bon et que si je suis bonne, ils seront bon avec moi. Certaines parties pensent que personne ne m'aime et ne m'a jamais aimé et que je resterai toujours seule tandis que d'autres pensent que tout le monde m'aime et cherchent à être parfaites, admirées... Certaines pensent que dépendre d'un homme (être amoureuse) signifie être son esclave et se donner intégralement car ainsi je serai protégée, d'autres se sentent en danger en couple car cela signifie mourir psychiquement et physiquement. Certaines pensent que raconter mon vécu va me libérer et me sauver, d'autres que cela va me tuer et me faire souffrir. Avoir une amie signifie se confier et raconter la moindre de mes pensées intimes ce qui fera qu'elle m'aimera et ne m'abandonnera jamais, je ne peux faire confiance à personne car parler fait fuir les gens. La société est mauvaise, la secte est bonne et a raison ou au contraire la secte est mauvaise, la société va me sauver et me protéger...
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Plusieurs facteurs jouent un rôle dans le développement des croyances de base :
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La nature profonde de notre caractère (introvertie/extravertie, vie intense pleinement vécue/ vie superficielle, sensible/insensible...)
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L'environnement dans lequel on grandit (les croyances de base commune à la famille/à la secte transmises à l'enfant (l'erreur, l'échec est interdit, il faut être parfait))
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Les expériences relationnelles que nous avons eu avec les autres (trahisons, abandons...)
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"Les personnes traumatisées ont fréquemment des croyances négatives persistantes. Ce sont des croyances profondément enracinées qui s'énonce en termes de tout ou rien, sans le moindre espace pour la nuance. Dans ces croyances, les mots toujours, jamais ou personne sont fréquents." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
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Pour les TDI, les croyances de base peuvent être soit des croyances auxquelles toutes les parties dissociatives adhérent (Elles sont profondément ancrées : on ne sera jamais en sécurité, on souffrira toujours, la paix et le bien-être sont impossibles...) soit ceux sont des croyances qui sont contradictoires et notre opinion sur un sujet change de manière soudaine et subite (selon les différentes croyances de chaque partie).
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"Les croyances de base affectent votre capacité de faire une pause par rapport aux expériences et d'y réfléchir. Or, c'est précisément cette réflexion qui est d'une importance essentielle pour accroître les sentiments de bien-être, de confiance en soi et de sécurité." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
"Une croyance de base saine repose autant sur les aspects positifs de la réalité que sur ses aspects négatifs. Les croyances de bases saines sont plus flexibles et plus réalistes, alors que les croyances négatives des parties dissociatives restent figées dans le temps du trauma." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
Les erreurs cognitives :
"Par erreurs cognitives, on entend des façons de penser persistantes et irrationnelles qui entretiennent le problème. Ces erreurs cognitives sont commises lorsque l'attention est trop circonscrite et est dirigée seulement sur une partie de la totalité. Si vous portez un jugement sur une situation données, vous ne tenez pas compte de la complexité de l'ensemble, ainsi vous n'en tirez pas la bonne conclusion." Gérer la dissociation d'origine traumatique (Boon, Steele & Van der Hart, 2014).
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Cela peut-être par exemple porter son attention uniquement sur les signes de dangers ou les signes de rages...
Erreurs cognitives fréquentes :
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Tout ou rien (blanc/noir, bon/mauvais, oui/non…), tout ce qui n'est pas parfait est une catastrophe.
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Sur-généralisation (si on m'a dit non une fois, on me dira toujours non)
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Les œillères (le positif n'existe pas, ce changement positif que je vie n'est pas réel, ça ne durera pas).
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Tirer des conclusions prématurées ou arbitraires (étudier ne sert à rien car je suis trop bête).
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Lire dans les pensées (une amie regarde sa montre cela signifie forcement qu'elle veut partir et en a marre, elle ne m'aime pas, elle ne m'écoute pas, elle ne me croit pas).
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Prédictions catastrophiques (Etre appelée dans le bureau de mon patron signifie qu'il va me virer).
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Maximisation (J'oublie l'anniversaire d'une amie, elle ne voudra plus de liens avec moi).
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Laisser ses pensées entièrement dominées par les émotions (je me sens anxieuse face à cet homme donc il est mauvais).
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Expression "tu dois/tu devrais" ( je n'avance pas assez vite en thérapie, je dois forcer le partage, ce qui entraîne un blocage et du stress, de la culpabilisation et de la rage).
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Comment les modifier :
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Explorer ses pensées :
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Dialoguer et favoriser l'échange interne de points de vues et d'expériences
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Analyser de façon critique
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Demander l'aide d'une personne extérieure (thérapeute, personne de confiance...) pour en parler et être aidé à prendre de la perspective.
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Avant d'agir, écrire ce que l'on pense ou sent pour pouvoir le relire ultérieurement
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Attendre, différer l'action pour se donner du temps pour prendre une décision et réagir.
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Corriger et adapter sa pensée et ses réactions dans l'ici et maintenant, s'orienter dans le présent.
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