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COMMENT AIDER ?

Je pourrais vous dire que c'est très simple…

 

Il suffirait que vous nous écoutiez, que vous nous montriez votre soutien, votre sympathie, votre attention… C'est tout ce que nous demandons. ! Nous demandons d'être entendu, vu, cru. Nous demandons qu'on nous dise que ce n'est pas de notre faute, que nous sommes de belles personnes, que nous méritons d'être aimé et respecté, que nous méritons d'être en paix, de ne plus souffrir et de ne plus être maltraité...

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Mais malheureusement ce n'est pas si simple !

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La vrai question est qu'êtes vous prêt à faire, qu'êtes vous prêt à entendre, acceptez vous de faire l'effort de comprendre nos mécanismes, de nous soutenir, de nous aider ?

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Accordez nous votre confiance pendant 1 mois, pendant 3 mois, pendant 1 an… Acceptez juste de laisser une petite porte ouverte, échangez avec nous, écoutez nous, laissez nous vous expliquer, vous raconter ce qu'on vie au quotidien… Echangez avec nous, venez nous voir… Laissez nous l'opportunité de parler, de montrer...

C'est tout ce que nous vous demandons.

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 Et si vous faites cela, vous nous ferez le plus beau des cadeaux !

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Jai la chance, l'IMMENSE chance que ma sœur ait accepté de faire cela pour moi.

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Depuis ma séparation avec mon ex-mari, elle m'appelle régulièrement et nous passons des vacances ensemble. Depuis cette séparation, je l'ai appelée en larmes après chacune de mes entrevues avec les psychanalystes, je l'ai appelée après chaque actes de violences que j'ai subi de la part de mes compagnons, elle a assisté impuissante à mes allers-retours, mes moments de lucidité sur ce que je vivais et mes revirements en panique. Je l'appelais quand au boulot cela se passait mal, quand j'étais angoissée à l'idée de perdre la garde de mes enfants dans mon divorce…

 

Elle a toujours tout su de ce que je vivais mais ne trouvait pas le moyen de m'aider à m'en sortir. Elle était là juste pour écouter, rassurer, rationnaliser… Durant toutes ces années très difficile de levée d'amnésie, après le suicide de mon frère et la mort de mon père, elle a été une des personnes qui a permis que je ne me suicide pas. Elle m'a "tenue" en vie.

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Petit à petit, avec la levée d'amnésie, des souvenirs ont commencé à remonter, je l'appelais régulièrement pour la questionner. Est ce que tu te rappelles de cela ? est ce qu'on était bien là ? Cette personne était bien présente ? Je me souviens de ça, est-ce que je suis folle ?

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Elle a toujours été dans l'écoute bienveillante, sans jugement, elle n'a jamais rompu le lien et a toujours continué à prendre des nouvelles même si elle n'était pas en accord avec mes actions ou même si elle avait peur pour moi.

 

Elle m'a régulièrement dit qu'elle tenait à moi, qu'elle m'aimait et qu'elle serait toujours là pour moi. Elle m'a répété durant des années qu'elle était là et qu'elle ne lâcherait pas et elle me l'a prouvé par ses actions.

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J'ai pu grâce à cela, réparer et expérimenter une autre sorte de lien. J'ai pu voir que j'existais pour une personne, que ce que je disais comptait, que j'étais écoutée et entendue. Personne n'avait jamais fait cela pour moi.

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J'ai pu commencer à faire confiance, j'ai pu commencer à espérer… J'ai pu expérimenter une autre relation à l'autre, une relation qui ne se solde pas par un viol, une trahison ou le silence et l'indifférence.

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Elle a assisté à plusieurs de mes crises d'angoisses, elle m'a rassurée, aidée à les gérer. Elle m'a soutenu quand des mémoires sensorielles revenaient et que l'envie de mourir face à la résurgence de ces souvenirs était trop forte.

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Lorsque mon diagnostique de TDI a été posé, elle a écouté, s'est intéressée, elle a regardé les vidéos dont je lui parlais qui me permettaient d'avancer, elle a regardé les films que je lui conseillais, elle a lu les livres que je lisais… Elle a fait l'effort de comprendre, s'est intéressée… Elle a ouvert une petite porte.

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Cette petite porte je l'ai espérée toute ma vie.

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Je tiens par ces mots et ce texte à exprimer tout l'amour et toute la reconnaissance que j'éprouve pour elle.

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Sans elle, aujourd'hui je ne serais plus en vie. J'aurais abandonné comme on m'a abandonné. Mais parce qu'elle m'a tendu la main et ne l'a jamais lâchée, j'ai la force aujourd'hui d'affronter mes démons, mon passé et j'entrevois enfin de la lumière, un espoir dans mon avenir.

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Elle est venue avec moi à l'une de mes séances avec ma psychologue. J'ai eu suffisamment confiance, car elle me l'avait prouvé par le passé, pour laisser différentes de mes parties venir et parler devant elle.

Cela aussi a été un cadeau merveilleux pour moi !

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Beaucoup de mes parties ont confiance en ma sœur à présent. Chacune d'elles dialogue par texto, par mail et au téléphone avec ma sœur au quotidien. Nous nous sentons libre d'exprimer nos peurs, nos croyances, nos souvenirs et elle interagit avec nous, s'adaptant à nous.

 

Lorsque des parties petites lui écrivent angoissées leurs terreurs que nos bourreaux nous punissent et nous tuent, ma sœur les rassure et leur rappelle que nous sommes en sécurité.

 

Elle me rappelle mon âge, que je suis une adulte, une maman, où je vie car parfois je ne m'en souviens pas. Parfois, lorsque mes parties petites ou ados reviennent, j'oublie où je vie, quel âge j'ai et seul la souffrance et les souvenirs que ces parties portent est réelle. Pouvoir en parler avec ma sœur, exprimer à haute voix ce que je vie au quotidien m'aide énormément !

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Grâce à elle, je peux être MOI ! Entièrement moi sans peur de conséquences, de jugements...

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Pouvoir montrer mes parties et les laisser parler avec elle m'aide énormément à avancer et à faire face. Cela aide mes parties à se rendre compte que nous vivons toutes dans le même et unique corps, cela aide à faire en sorte que le dialogue s'instaure de mieux en mieux entre mes parties...

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Je n'en serais pas là aujourd'hui, je n'aurais pas autan avancé sans son aide !

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Le rôle des proches est primordial !

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Ce combat que nous menons, faire face à ce que nous avons vécu est extrêmement douloureux, c'est littéralement de la torture ! Avoir quelqu'un avec qui pouvoir en parler, avoir quelqu'un à nos côtés qui nous soutien est primordial !

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Une simple et unique personne peut faire la différence, une simple main tendue peut nous aider à rester en vie et à nous donner la force de nous battre pour nous reconstruire et à croire en l'avenir et en l'être humain, en nous-même...

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J'essaye encore, inlassablement de parler, d'expliquer… Mener ce combat seule est très difficile.

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J'ai essayé avec mes amis, pratiquement tous ont coupés les ponts me disant que c'était trop difficile pour eux à entendre, ou ne me donnant plus signe de vie tout simplement sans aucune explication. 

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En fait beaucoup de gens ne veulent pas savoir, la plus part. 

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Cela me met en colère, dans une rage et une injustice folle. Cela me désespère aussi et me rend triste.

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La majorité des gens ne veulent pas savoir et se réfugient derrière le "ce n'est pas possible, je ne veux rien entendre" mais si ils étaient un peu honnêtes avec eux-mêmes, ils me donneraient une chance.

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Si on doute de quelque chose, on a le droit bien sûr, mais pour se faire une opinion, on écoute, on observe, on étudie… Cette chance là ils ne me la donnent même pas !

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Il suffirait qu'ils viennent me voir durant quelques jours, qu'ils restent en lien quelques mois avec moi et alors ils pourraient voir par eux-mêmes si mes crises d'angoisses sont factices, si je joue un rôle lorsque mes parties s'expriment, si mon discours est cohérent… si je suis dans le réel ou la psychose.

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Ce droit là, mon droit à parler, mon droit à me défendre et m'exprimer m'est refusé la plus part du temps.

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Alors je vous en supplie, ouvrez nous une petite porte, tendez nous la main et acceptez au moins de nous écouter.

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Le site de la Docteur Muriel Salmona possède des documents téléchargeables donnant des conseils concrets pour les proches des victimes : 

https://www.memoiretraumatique.org/que-faire-en-cas-de-violences/que-faire.html

https://www.memoiretraumatique.org/que-faire-en-cas-de-violences/prise-en-charge.html

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