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29/11/2020 Point sur ma thérapie Update on my therapy

Dernière mise à jour : 17 janv. 2021

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Avec ma psychologue, nous nous voyons généralement 2 fois par semaines et j’ai la possibilité de lui écrire des mails à tous moments.


Nous travaillons en séance l’approche orientée par phases.

Pour la phase I :

Au niveau sécurité et stabilisation, j’ai beaucoup avancé. J’ai un appartement, un travail, je m’occupe de mes deux filles. Mon chez moi est propre et ordonné, un cocon ou je me sens assez en sécurité. J’ai encore du mal à y rester en permanence. Je passe pas mal de temps chez mon copain principalement lorsque je n’ai pas mes filles avec moi.

Je n’ai pas une stabilité absolue mais je reste tout de même constante. J’ai deux lieux ou je me sens en sécurité. La solitude est toujours difficile à gérer pour moi.

Je n’ai pas de liens avec mes anciens agresseurs ni la secte. J’ai peu d’amies proches et très peu de liens avec des personnes extérieures. Pour l’instant je ne suis pas encore capable de nouer des liens amicaux efficaces. Mais je sais me protéger et ne suis plus dépendante de ce côté-là. Je ne recherche plus de sauveur ou de parents de substitution dans mes liens amicaux, ce qui est une grande avancée pour moi.


Je suis constante dans ma thérapie, mon travail et mon rôle de maman. Je ne prends pas de médicaments et n’ai pas besoin d’être hospitalisée.


J’ai toujours eu des protections fortes vis-à-vis de mes systèmes d’auto punition (mes parties contrôles l'en empêchent). Je ne me drogue pas, je ne suis pas alcoolique. Je me sers parfois de l’alcool pour réussir à dormir ou m’anesthésier ou parfois pour laisser une partie exprimer sa tristesse ou son ressenti, pour lâcher prise. Mais cela reste très exceptionnel et toujours sans excès. Je n’ai jamais dépassé 3 verres. Chez moi je n'ai pas d'alcool, je ne vais pas dans les bars. Il m'arrive de boire mais uniquement chez mon copain et uniquement lorsque je peux me le permettre sans aucune mise en danger de mes filles ou de moi. Jamais lorsque je suis seule.

J’ai fait une tentative de suicide mais cela a été autorisé dans une sécurité relative et dans le but de me permettre d'échapper à la secte et alerter pour demander de l'aide et de la protection.

Je me suis scarifiée une fois mais c'était plus une forme de teste et de provocation vis à vis de l'une de mes psys pour voir comment elle réagirait, et mes scarifications étaient très superficielles.

Ces risques sont sous contrôles eux aussi. Je veux vivre. Je veux aider d’autres comme moi. Je veux réussir à m’en sortir et mon système me protège de cela.

Je ne parviens pas encore à me nourrir correctement lorsque je suis seule sans mes filles, préparer des repas et y prendre du plaisir est encore compliqué pour moi mais j’y travaille et je ne suis ni anorexique ni boulimique.

Mon hygiène est bonne à part mes dents mais j’arrive à faire en sorte que cela ne se voit pas trop. Je fume des cigarettes. Beaucoup. C'est la seule chose que je ne parviens pas encore à contrôler. C'est une sorte d'accord entre mes parties. Pour l'instant c'est la seule chose destructrice à mon encontre qui est permise. Un jour je parviendrai à le stopper lorsque j'aurais fait la paix avec ce que l'on m'a fait et mon sentiment de culpabilité et de honte (et mon père en particulier).


J’arrive beaucoup mieux à contrôler mes affectes et à tolérer mes ressentis émotionnels. J’accepte beaucoup plus de ressentir ma tristesse, ma colère, ma peine. Je suis moins morcelée lorsque je l’expérimente. Je cherche moins à fuir le partage du temps et de présence de mes différentes parties.

Mes capacités relationnelles sont meilleures, je tombe moins dans le piège de faire confiance aux gens et « disparaître » (switcher) dès que les choses se corsent. Je parviens mieux à faire face à la solitude amicale mais je suis encore très dépendante d’une relation à un homme, sa protection.

Je tolère mieux le stress et les conflits internes et externes.

Je ne suis plus victime de violences de la part de mon entourage, je me suis défaite des liens qui le généraient et dans mon couple, je ne suis pas victime mais actrice de son bon fonctionnement et si besoin je sais me protéger et me défendre.


Pour la phase II :

Ma tolérance au partage est beaucoup plus grande. Je parviens mieux à me souvenir qu’il y aura une fin au partage, que je vais y survivre. Il me fait moins peur même si la phobie des parties dissociatives et des souvenirs traumatiques sont encore présents.

Beaucoup de partage partiel a eu lieu. Certaines de mes parties continuent d’être amnésiques partiellement ou régulièrement. J’ai encore des amnésies sur mon présent et mon passé. J’ai encore des moments de doute, de bataille, de refus. Il m’arrive encore de refuser le comportement ou les croyances, paroles de beaucoup de mes parties, le fait qu’elles font parties de moi, sont moi.

Mais il y a énormément de dialogue quotidien entre mes parties et une certaine cohésion intérieure du fait d’accord commun et de contrats intérieurs.

Nous cherchons encore comment vivre en harmonie ensemble mais notre entente et notre écoute mutuelle est bien meilleure.

Avec ma psy, nous planifions le partage dans la mesure du possible, son exploration ainsi que son dosage. Nous faisons régulièrement des pauses et revenons à la phase I de stabilisation.

Mon quotidien reste gérable malgré le bouleversement des partages. Je commence à prendre conscience de ce qu’on m’a fait avec un regard d’adulte et mes parties dissociatives se vivant petites commence à entendre et comprendre ce que nous avons vécu.


Je me sens moins morcelée, plus entière. Il m’arrive de régresser et ressentir à nouveau une forte séparation entre certaines de mes parties mais je n’oublie plus que je suis dissociée et je ne nie plus mes souffrances.

J’accepte mes forces et mes faiblesses et j’accepte beaucoup plus mes hauts et mes bas.

Je cherche beaucoup moins à presser les choses et forcer notre dialogue interne. J'accepte plus le monde tel qu'il est et le fait que je puisse ressentir des choses contradictoires, que tout ne soit pas en noir ou blanc.


Je ne parviens pas encore vraiment à recourir à mon monde intérieur comme lieu sécure et ne l'exploite pas de façon consciente. J'ai encore du mal à sortir et m'apaiser seule lorsque je suis envahie par les souvenirs traumatiques. J'ai du mal à utiliser les techniques de respiration et relaxation que j'ai apprises. Sur ces points là, j'ai encore beaucoup de blocages et de méfiances internes. J'ai besoin de comprendre, de voir l'efficacité, d'étudier, de chercher par moi même et non que cela me soit imposé. Mes parties n'acceptent pas encore de faire pleinement confiance sur ce point à ma psy. Nous sommes toujours dans une phase de test et de contrôle.


Pour la phase III :

Une certaine coopération interne et coordination s’est mise en place. Certaines de mes parties grandissent et évoluent. Certaines ont changé leurs rôles et stratégies internes et sont ainsi plus adaptées dans mon présent. Certaines commencent à réfléchir à leur futur rôle et se posent des questions.

Pour l’instant je ne suis pas prête à faire d’intégration, de fusion ou de résolution.

De nouvelles parties émergent encore régulièrement dans mon quotidien et j’apprends petit à petit à les accueillir et les connaître, comprendre.

Mon sens du soi a beaucoup évolué.


Je suis encore loin de pouvoir fonctionner au quotidien de manière optimale.


En psychothérapie, nous discutons beaucoup avec ma psy. Chacune de mes parties est libre de venir exprimer ses pensées et opinions. Elles se succèdent donc toutes les unes après les autres au grès de leur besoin.


Nous avons fait une séance d’EMDR pour traiter la phobie des serpents de l’une de mes parties dissociatives.

Nous travaillons actuellement sous forme de discussion sur les mensonges que l’on m’a inculqué enfant et sur les violences ritualisées que j’ai subies.


La thérapie orientée par phases n'est pas fixe et immuable. Nous travaillons les 3 phases simultanément, revenons sur l'une lorsque j'en ai besoin. J'ai avancé sur chacune des 3 phases et pour chacune de ces 3 phases, il me reste encore du chemin à parcourir.

Ma route vers un sens du moi soudé et unique est encore longue, faire face à mon vécu traumatique prendra encore beaucoup de temps. Mais je suis sur la bonne voie !


With my psychologist, we usually see each other twice a week and I can write her emails at any time.

We work on the model of phase-oriented treatment in session.


For phase I:

In terms of security and stabilization, I have come a long way. I have an apartment, a job, I take care of my two daughters. My home is clean and tidy, a cocoon where I feel quite safe. I still have a hard time staying there permanently. I spend a lot of time with my boyfriend mainly when I don't have my daughters with me. I don't have absolute stability, but I still remain constant. I have two places where I feel safe. Loneliness is always difficult for me to deal with. I have no ties to my former attackers or the cult. I have few close friends and very few connections with outside people. At the moment I am not yet able to forge effective friendships. But I know how to protect myself and I am no longer dependent on that side. I am no longer looking for saviors or surrogate parents in my friendships, which is a big step forward for me. I am consistent in my therapy, my job and my role as a mom. I am not on medication and do not need to be hospitalized. I have always had strong protections vis-à-vis my self-punishment systems (my controls prevent this). I don't do drugs, I'm not an alcoholic. Sometimes I use alcohol to get me to sleep or numb myself or sometimes to let a party express their sadness or how they are feeling, to let go. But it remains very exceptional and always without excess. I never had more than 3 drinks. At home I don't have alcohol, I don't go to bars. Sometimes I drink but only at my boyfriend's house and only when I can afford it without endangering my daughters or myself. Never when I'm alone. I attempted suicide but it was allowed in relative safety and in order to allow me to escape the cult and alert for help and protection. I scarified myself once but it was more a form of testing and provocation to one of my shrinks to see how she would react, and my scarifications were very superficial. These risks are also under control. I want to live. I want to help others like me. I want to be successful and my system protects me from that. I still cannot eat properly when I am alone without my daughters, preparing meals and having fun is still complicated for me but I work at it and I am not anorexic or bulimic. My hygiene is good apart from my teeth, but I manage to make sure that it doesn't show too much. I smoke cigarettes. A lot. This is the one thing that I still cannot control. It's sort of an agreement between my parties. Right now it's the only destructive thing against me that's allowed. One day I will manage to stop it when I have made peace with what was done to me and my feeling of guilt and shame (and my father in particular). I am much better at controlling my affections and tolerating my emotional feelings. I am much more accepting of feeling my sadness, my anger, my pain. I am less fragmented when I experience it. I try less to avoid sharing the time and presence of my different parts. My interpersonal skills are better, I fall less into the trap of trusting people and “disappearing” (switching) as soon as the going gets tough. I am more successful in dealing with friendly loneliness, but I am still very dependent on a relationship with a man, his protection. I am more tolerant of stress and internal and external conflicts. I am no longer a victim of violence from those around me, I have loosened the bonds that generated it and in my relationship, I am not a victim but an actor in its proper functioning and if necessary I know how to protect and defend myself.


For phase II:

My tolerance for sharing is much greater. I'm better at remembering that there will be an end to sharing, that I will survive it. It scares me less even though the phobia of dissociative parts and traumatic memories are still present. A lot of partial sharing has taken place. Some of my parts continue to have partial or regular amnesia. I still have amnesias on my present and my past. I still have moments of doubt, of battle, of refusal. I still sometimes deny the behavior or beliefs, words of many of my parts, the fact that they are part of me, are me. But there is a lot of daily dialogue between my parties and a certain internal cohesion due to common agreement and internal contracts. We are still looking for ways to live in harmony together but our understanding and our mutual listening are much better. With my shrink, we plan the sharing as much as possible, its exploration as well as its dosage. We take regular breaks and return to phase I stabilization. My daily life remains manageable despite the upheaval of sharing. I begin to realize what has been done to me with an adult gaze and my dissociative parts living small begin to hear and understand what we have been through. I feel less fragmented, more whole. Sometimes I regress and again feel a strong separation between some of my parts but I no longer forget that I am dissociated and I no longer deny my suffering. I accept my strengths and weaknesses and accept my ups and downs a lot more. I try much less to rush things and force our internal dialogue. I no longer accept the world as it is and the fact that I can feel contradictory things, that everything is not in black or white. I still cannot really use my inner world as a safe place and do not consciously use it. I still find it difficult to come out and calm down on my own when I am overcome by traumatic memories. I find it difficult to use the breathing and relaxation techniques I have learned. On these points, I still have a lot of blockages and internal mistrust. I need to understand, to see the effectiveness, to study, to research for myself and not that it is imposed on me. My parties do not yet agree to fully trust my shrink on this point. We are still in a testing and control phase. For phase III:

Some internal cooperation and coordination has taken place. Some of my parts grow and evolve. Some have changed their roles and internal strategies and are therefore more appropriate in my present. Some begin to think about their future role and ask themselves questions. At the moment I am not ready to do any integration, merger or resolution. New parts still emerge regularly in my daily life and I am gradually learning to welcome them, get to know them, understand them. My sense of self has evolved a lot. I am still far from being able to function optimally on a daily basis. In psychotherapy, we talk a lot with my shrink. Each of my parties is free to come and express their thoughts and opinions. They therefore follow each other one after the other according to their needs. We did an EMDR session to treat the snake phobia of one of my dissociative parts. We are currently working in the form of a discussion on the lies I was taught as a child and the ritualized violence I suffered. Phase-oriented therapy is not fixed and immutable. We work the 3 phases simultaneously, come back to one when I need to. I have advanced on each of the 3 phases and for each of these 3 phases, I still have some way to go. My road to a united and unique sense of self is still long, facing my traumatic experience will still take a long time. But I'm on the right track!

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