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Photo du rédacteurLeelah

06/02/2021 Lien thérapeutique Therapeutic link

Dernière mise à jour : 7 févr. 2021

English below

Depuis une semaine, un différent nous oppose ma psy et moi.

Ce conflit a généré un stress si important que j'ai demandé que nous fassions une petite pause de une semaine dans nos rendez-vous.


Cette semaine, j'ai eu beaucoup de mal à prendre du recul et sortir du trop plein d'émotions qui m'envahissaient. Les séances avec ma thérapeute n'ont pas aidé à retrouver le calme et apaiser ce conflit et ont semblé au contraire renforcer mon mal être. J'étais tellement envahie que j'ai eu le sentiment de devoir prendre un peu de recul, du repos car je sentais que mon quotidien, l'équilibre mis en place était sur le point d'exploser.


Je vais essayer d'analyser ce qu'il se joue pour tenter d'y voir plus clair.


Tout est parti d'un mot. Un seul et unique mot. Et cela a pris des proportions énormes !


Pendant toute cette semaine j'ai ressenti une colère gigantesque mêlée à un désespoir immense, des moments où j'étais anesthésiée et d'autres au contraire où ma tête semblait être sur le point d'exploser tant mes pensées et mes sentiments ne cessaient d'affluer, se chevaucher... C'était épuisant, éprouvant. Il a fallu malgré tout que j'aille au travail, que je m'occupe de mes filles et que je continue à gérer mon quotidien. Hier soir je me sentais vidée.


J'ai ressenti l'envie de mettre un terme à ma thérapie, de fermer ce site, d'arrêter de travailler. J'avais envie de "tout envoyer péter".


Ma psy nous avait partagé quelque chose, un document qui lui appartenait et qu'elle acceptait de nous partager avec de très louables intentions, avec la volonté de nous aider à comprendre, grandir, lui faire confiance... ce "cadeau" a permis que le lien thérapeutique se renforce parce que mes parties intellos ont besoin d'indépendance, de compréhension pour lui faire confiance.

  • Grâce à ce "cadeau", j'ai pu beaucoup avancer intérieurement, bien plus et bien plus vite que si elle ne me l'avait pas donné. Mes parties intellos ont donc du mal à comprendre le fait qu'elle me demande de lui "rendre" car pour elles sans cela, nous n'en serions pas là dans notre avancée. Elles le vivent un peu comme une trahison et un recul.

  • Et elles font des amalgames avec le passé et la manipulation psychologique que j'ai subie dans la secte. Ce revirement est analysé comme une tentative de reprendre le contrôle sur moi et sur mon esprit, de contrôler mes actes et ma pensée sans capacité à dissocier les faits.


Certaines de mes parties face aux conflits intérieurs cherchent à occulter. Elles ont des pensées du style :

  • "Je voudrais on m'enferme, je préfère on m'enferme, c'est mieux pour tout le monde, on fera de mal à personne si on est enfermé". Pensant que demander à être hospitalisée me mettra et mettra ma psy en sécurité, par peur de cette colère que je ressens et ce désespoir.

  • "On peut oublier et remettre des barrières amnésiques comme on le faisait avant. Il suffirait qu'on oublie et rien ne se serait passé." Mais mon système de parties a évolué. A présent nous sommes trop nombreuses à partager le quotidien, j'ai moins de moments où une seule partie est présente. Maintenant, nous sommes trop nombreuses à "savoir", à "partager". Nous ne pouvons plus "oublier". Nous avons appris à faire face aux conflits, à en discuter ensemble et à trouver des solutions. Nous ne pouvons plus juste l'enfermer dans un coin et l'oublier là jusqu'à ce qu'il nous explose en pleine figure un jour ou l'autre...

Certaines de mes parties restent bloquées dans ce qu'elles ont vécu dans le passé et ont une analyse des événements partielle et inexacte :

  • "Elle profite de moi comme le gourou. Je suis juste une marionnette. Elle ne voit pas qu'elle utilise les autres. Elle ne comprend même pas comme le gourou quand elle aussi doit donner pour l'équilibre." Ces parties ne font aucune différence entre les viols que j'ai subi et la relation que j'ai avec ma psy.

  • Dans la secte, le concept de "propriété" n'existait pas. Rien ne nous appartenait, que cela soit au niveau matériel, corporel ou psychologique. Le gourou avait un droit sur tout. Les objets que nous possédions pouvaient nous être retiré et donné à quelqu'un d'autre à tous moments. Le corps des adultes était corvéable à merci et mon propre corps était violé en toute impunité par lui. Le gourou était tout à la fois un père, un confesseur, un juge. Aucune pensée ne devait lui être cachée et pour survivre j'ai du "créer" une partie dissociative qui avait pour seul et unique but d'être présente aux séances de "confession" avec lui. Cette partie était amnésique et complétement ignorante de ce que je vivais en dehors de ces "confessions" et ne pouvait donc rien révéler de mes pensées, analyses et tentatives de m'échapper de la secte.

  • Beaucoup de mes parties se sont réactivées en comprenant que ma psy voulait "récupérer" son "cadeau".

  • Certaines le vivent comme une trahison et se sentent abandonnées par ma psy. Comme si le lien entre nous, la confiance s'était brisée.

  • Certaines sont en colère et pensent qu'elle est comme le gourou et qu'elle cherche juste à nous faire souffrir comme lui le faisait en nous donnant puis reprenant des choses. A jouer avec les sentiments et les émotions que nous éprouvons.

  • Certaines sont reparties dans une lutte entre besoin d'attachement et phobie de l'attachement.

  • Certaines associent et amalgament "confession" et "séance de psychothérapie". Leur méfiance se réactive et elles se mettent en mode protection face à ma psy pensant être à nouveau manipulée.


D'autres parties ont toujours du mal à comprendre que ma psy n'est pas dans ma tête même si jusqu'à maintenant elle nous a montré qu'elle comprenait intuitivement beaucoup de nos pensées et émotions. Nous n'avons que très peu besoin de lui expliquer verbalement les choses.

  • Jusqu'à maintenant nous étions comme connectées. Elle savait répondre, réagir à chaque partie de manière très adaptée et appropriée. Et il nous est difficile de comprendre qu'elle puisse ne pas ressentir ce que nous ressentons et entendre et vivre ce que nous éprouvons à l'intérieur en ce moment.

  • Le fait que sur ce conflit elle n'ait pas son attitude habituelle et soit si ferme et semble indifférente met beaucoup de parties en colère. Elles ont l'impression d'être trahies et abandonnée, laissées seules à gérer ce conflit alors qu'avant ma psy est toujours parvenue à nous aider à clarifier et mettre de l'ordre dans toutes les perceptions contradictoires que nous éprouvions.

  • Je ne parviens pas vraiment à prendre du recul par rapport à cela. Mon analyse des faits est elle partiale ou impartiale? Est-ce que ma psy refuse vraiment de m'aider ou est-ce moi qui ne lui présente que des parties hostiles et l'empêche d'amorcer un dialogue constructif pour distinguer le présent du passé et les différentes croyances de base que nous avons?


Des parties ont aussi toujours du mal à comprendre que ce qu'elles pensent et croient n'est pas une pensée unique à la quelle tout le monde devrait adhérer.

Dans la secte on m'a inculqué un concept auquel je crois toujours. Un concept que je considère positif et que je continue d'appliquer dans ma vie.

  • Chaque personne, chaque adulte ou enfant dans la secte ayant un "don", une "connaissance" ou un 'talent" devait le partager avec les autres de façon gratuite et altruiste. On donnait de notre personne pour le bien commun, pour faire grandir les autres, les aider... Etre plus grand que soi, offrir de soi aux autres...

  • Je trouvais cela noble et beau. Une personne qui savait coudre l'apprenait aux autres, une personne qui savait jouer d'un instrument l'enseignait aux autres... Rien n'était gardé égoïstement. Le savoir, les compétences étaient pour tout le monde.

  • Du coup il est très difficile pour moi de comprendre qu'une personne qui sait quelque chose ne le partage pas gratuitement ou change d'avis et décide de tout garder pour elle.

  • J'ai fait une formation il y a quelques années et j'ai partagé cette formation à toutes les personnes qui ont croisé mon chemin sans me poser de questions. Je considérais que cela pouvait aider, cela ne devait pas être gardé. Si je ne l'avais pas fait j'aurais été égoïste. Elles voient donc ma psy comme une personne égoïste donc mauvaise et malsaine.

  • Et j'ai du mal à comprendre et accepter que d'autres puissent penser différemment et que le concept de "propriété" puisse être important pour elles. J'oublie là aussi la dichotomie entre mes parties. Certaines ont souffert de ne rien posséder et d'autres veulent tout donner et reprochent la volonté de propriété.


Est-ce que l'ampleur que prend ce conflit est bien lié à ce "mot" utilisé et cette demande de ma psy ? Ou est-ce une tentative de sabordage de ma thérapie et des projets que nous mettons en place actuellement ? J'avoue avoir du mal à analyser cela.

  • Habituellement quand j'ai des parties qui font des tests et cherchent à éprouver le lien et la confiance que nous pouvons mettre dans une relation, j'ai toujours d'autres parties (les observatrices ou les contrôles, les adultes...) qui gardent le contrôle et aident à tempérer et doser ces tests. Là, ce n'est pas le cas. J'éprouve au contraire un sentiment de cohésion, un accord commun : toutes mes parties sont unanimes, ma psy a merdé, on doit le lui faire comprendre.

  • Les analyses et les raisons de ce désaccord sont bien sûr multiples et toutes mes parties ne se réactivent pas pour les mêmes raisons mais de manière générale elles sont d'accord.

  • Habituellement quand j'ai des parties qui testent ou provoquent, je suis toujours tiraillée et je souffre énormément intérieurement. Mes parties cherchant à maintenir le lien et en dépendre combattent celles qui le testent ou cherchent à en éprouver la solidité (mes parties phobiques de l'attachement).

  • Là c'est comme si, pour une fois, toutes mes parties sont d'accord. C'est une première pour moi et c'est très déroutant !

Mes parties contrôles et observatrices sont en colère. Pas sur le fait de cette décision prise par ma psy mais sur la façon dont cela a été fait et la façon dont elle explique et justifie cette décision. C'est pour cette raison qu'elles ont accepté que nous fassions une pause dans la thérapie.

  • Elles comprennent très bien pourquoi elle a "repris" ce cadeau mais sont très en colère que ma psy nous aient mise en "danger" par cette demande car cette période est déjà très compliquée et ce n'est pas le moment d'y ajouter des bouleversements

  • Le fonctionnement de mon système de parties a changé depuis quelques mois et je commence à me projeter dans l'avenir, à mettre en route des projets à long terme alors que jusqu'à maintenant je vivais presque exclusivement au jour le jour sans me projeter ou très difficilement. Cet événement bouleverse ces projets.

  • Nous ne sommes plus la même. A présent, une grande majorité de mes parties cohabitent véritablement et s'entraident dans mon quotidien. Je ne suis plus une partie puis une autre puis une autre comme par le passé. Nous cherchons à partager le vécu, les pensées, les sentiments et ressentis. Nous ne pouvons plus faire comme dans le passé et simplement "prendre le contrôle" et couper des parties, les reléguer au second plan et les forcer à obéir. Nous devons décider et agir ensemble.

  • Cet équilibre est très fragile et me met en situation de vulnérabilité car mon TDI est beaucoup plus visible de l'extérieur. Le moindre événement peut me faire perdre le contrôle et laisser entrevoir des parties vulnérables (mes parties petites ou ados) aux gens qui m'entourent. Ce que j'ai toujours caché et contrôlé. Je n'ai donc pas besoin d'avoir à gérer des conflits en plus de la difficulté de gérer ma troupe intérieure ! Et le fait que ce conflit vienne de ma psy me met en colère car elle est là au contraire pour m'aider, pas m'enfoncer !

  • Nous avons toujours caché notre TDI et ce que nous avons vécu. Depuis quelques temps nous faisons une avancée incroyable ! Nous avons moins peur de parler, moins peur de nous montrer telle que nous sommes. Les derniers événements et leur enchaînement bouleversent cette victoire et tombent à un très mauvais moment stratégiquement. Mes parties avaient enfin accepté de faire confiance, d'écouter, de modifier leurs croyances de bases et mettre à mal notre relation thérapeutique en ce moment met très en colère ! Nous n'avions pas besoin de cela ! Nous avancions tellement ! Nous commencions enfin à nous libérer de nos peurs ancrées, à prendre confiance...

  • Mes parties observatrices et analyses voient des incohérences dans les explications et la logique de décision de ma psy. Leurs alarmes s'allument et me mettent en garde. Elles pensent que la confiance est mise à mal et que l'une de ses explications met en lumière une erreur commise de sa part. Elle n'a pas fait ce qu'elle avait dit. Elle ment. On ne peut pas lui faire confiance. On ne peut pas la croire. Alors dans ce cas comment continuer à lui ouvrir notre monde intérieur? Comment continuer à nous présenter vulnérable face à elle ? Et cela réactive un sentiment de mise en danger que nous avions éprouvé avec elle au début de la thérapie. Un moment ou maladroitement elle cherchait à nous pousser à nous mettre en sécurité physiquement sans comprendre l'insécurité intérieure dans laquelle cela nous mettait.

J'ai aussi tendance à mettre ma psy sur un piédestal. Et j'ai du mal à accepter qu'elle puisse faire des erreurs, se tromper, avoir des contradictions comme n'importe quelle personne et des réactions liées à son vécu.

  • Elle m'a tellement habitué à répondre de façon incroyablement juste à mes besoins que j'ai du mal à comprendre que là elle ne le fasse pas.

  • J'ai du mal à comprendre que nos avis divergent. Du mal à comprendre que nous ne ressentions pas les choses et ne voyons pas les choses de la même façon pour une fois.

  • Peut-être devons nous revoir ensemble les limites nécessaire à chacune ? Peut-être que certaines choses étaient nécessaires à un moment de ma thérapie mais que pour le bien de nous deux, ces limites doivent elles être redéfinies ?


Peut-être que je n'ai pas compris de la même façon qu'elle ce qu'est un lien psy, une alliance thérapeutique ? Peut-être ai-je besoin qu'elle me le réexplique ?

Je considère que notre lien est double. Il y a d'un côté la thérapie et de l'autre notre volonté commune de faire comprendre aux autres ce qu'est vivre avec un trouble dissociatif de l'identité. Fait elle comme moi une distinction entre les deux ou considère-t'elle que les deux sont la même chose et que donc sont régies par les mêmes limites et règles thérapeutiques ?


Je considère que je fais un effort qui mérite qu'il soit soutenu et pris en compte dans cette démarche de me mettre en danger en cherchant à expliquer ce qu'est vivre avec un TDI.

  • Instinctivement, j'ai toujours eu comme mode de fonctionnement de le camoufler. La relation que j'ai avec ma psy et le fait que je lui "laisse" un accès direct à mes parties dissociatives est certes bénéfique pour moi mais je n'agirais pas de cette façon si il n'y avait pas ce chalenge commun de faire comprendre le TDI.

  • Sans cette volonté, j'expliquerais ce que je pense et entends de mes parties dissociatives mais elles ne se présenteraient pas directement. Elles ne parleraient pas directement sans filtre, sans parties adultes et protectrices qui relayent leurs volontés et paroles.

  • Je considère que cet effort immense mérite d'être reconnu. Ai-je tord de mettre ce "cadeau" que je lui fais au même plan que celui qu'elle m'avait donné ?

  • Apparemment nous ne voyons pas les choses de la même façon. Et cela me blesse que ma psy ne mesure pas à quel point je fais de gros effort qui me coutent énormément. Je suis blessée de cette non reconnaissance. Et j'ai le sentiment qu'elle considère qu'elle seule a donné quelque chose.

Certaines de mes parties font un sac de nœud des personnes qui m'ont blessées, trahies, se sont rétractées, m'ont abandonnées...

  • Depuis le début de la semaine, ma psy est mise dans ce sac et des reproches tournent en boucle dans ma tête. Elle est comme les autres, elle va nous abandonner, elle ne nous aime pas... On ne peut pas lui faire confiance... Et en même temps, en séance j'ai tout fait pour la provoquer et la pousser dans ses retranchements. J'ai peur qu'elle m'abandonne et je souhaite qu'elle le fasse pour ne plus souffrir et ressentir cette angoisse d'abandon et de rejet. La douleur, la colère, la tristesse et le désespoir de toutes les trahisons et les abandons passés revient et s'associe au conflit présent. Tout est démultiplié et j'ai du mal à ne pas être submergée par ce que je ressens.

  • Je me mets à lui reprocher les agissements de mes psys précédents et mon parcours douloureux de suivi psychologique. Je ne parviens plus à voir les différences entre mes psys précédents et elle. Je ne parviens plus à voir mon évolution grâce à elle.

  • Le deuil de mon frère qui s'est suicidé revient et j'en veux à ma psy comme si c'était à cause d'elle qu'il est mort. Comme si le fait qu'elle reprenne son "cadeau" est lié à l'accompagnement thérapeutique déplorable qu'il a eu et amené à envisager le suicide comme seule solution à son mal être.

Et j'ai aussi du mal à distinguer les faits :

  • La société qui refuse d'entendre les victimes et les force au silence. J'ai l'impression que ma psy veut me faire taire.

  • Les psys et la colère que j'éprouve contre eux car je trouve qu'ils sont trop divisés, que la psychologie pourrait être beaucoup plus simplement expliquée et l'impression qu'ils cherchent à garder tout cela compliqué pour avoir du pouvoir et de l'emprise sur leurs patients. Je me sens trahie par ma psy et j'ai l'impression contrairement à ce que je croyais qu'elle cherche à faire de même. Et du coup me déçoit beaucoup.

  • Et un professionnel pour moi se doit d'être sans failles, sans erreurs, sans faux pas. Il porte une responsabilité, j'ai donc tendance à être très dure et très exigeante vis à vis d'eux. Je serais beaucoup plus capable de tempérer et me remettre en question avec une personne lambda mais en suis incapable dès qu'une personne est un "pro".

Pendant une semaine, j'ai été incapable de reconnaître mes propres tords dans ce conflit. Ma psy m'a trahie, elle et elle seule est fautive. Hier soir, j'ai enfin pu réfléchir et essayer de me remémorer comment et quand ce "cadeau" a été fait.

  • Ma psy y avait mis des conditions. Je l'avais complétement zappé et n'acceptais pas de le reconnaître. Je n'ai pas respecté ces conditions car j'ai continué à utiliser ce "cadeau" comme je le voulais malgré les règles posées.

  • A ma décharge, ma psy aurait dû être ferme à ce moment là et ne pas laisser perdurer cette situation. Elle le reconnaît et me l'a dit. Elle ne s'est pas écoutée et a laissé la situation s'empirer. Il est important que je respecte ses règles et ses demandes tout comme il est important qu'elle respecte et entende mes besoins. Je me sentirais blessée et incomprise si elle ne le faisait pas. Je lui dois la même chose. Notre alliance thérapeutique est importante !

  • Mes amnésies et la communication difficile entre mes parties sont une des raisons du non respect des "conditions de ce cadeau" mais pas que.

  • J'ai aussi des parties qui se foutent royalement des autres et qui lorsqu'elles ont un objectif foncent sans se préoccuper du respect des consignes et des règles. Notre objectif principal est : informer et faire comprendre le TDI. Tout ce qui se met en travers de cet objectif est à écarter. Peu importe les conséquences que cela engendre.

  • Certaines sont aussi égoïstes et imbues d'elles mêmes et veulent paraître intelligente et veulent qu'on leur attribue des compétences ou des connaissances. Ce "cadeau" permettait cela de façon facile et sans véritable effort de leur part. Cela nous faisait gagner du temps et de l'énergie dépensée ... Cela résolvait les conflits de partage du temps. Et cela mettait de côté ma frustration et mon énervement à devoir étudier et accepter que acquérir un savoir ne se fait pas en un claquement de doigt. Que cela demande du temps, de l'énergie... Elles souhaitaient juste comprendre l'essentiel en oubliant que pour qu'un savoir devienne acquis il faut tout un travail intérieur de mémorisation, de réflexion ... et là, ce n'était pas le cas.

  • Mes parties en manque de reconnaissance et d'attention, de considération se servaient de ce cadeau comme un dû et un bien leur appartenant même si il n'était pas vraiment à moi. Et sont en colère que ma psy y mette un terme pensant que du coup je n'aurais plus aucune valeur aux yeux des autres, plus aucune légitimité, qu'on ne m'écoutera plus. Je ressens de la honte, je me sens incompétente, bête à nouveau. Et je lui en veux de me faire ressentir cela. Et j'ai du mal à reconnaître que j'ai des forces et des compétences en moi. Que je n'ai pas besoin de ce "cadeau" pour être légitime et écoutée.

Je viens de relire ce que j'ai écris plus haut et je mesure le chemin parcouru, à quel point j'ai changé ! Je me rends compte de mon évolution et à quel point ma qualité de vie s'est améliorée. Je suis capable de partage, de prise de décisions commune, d'accord entre mes parties. Mes analyses de ce que je vie sont plus complètes et complexes. Je ne vois plus les choses en noir et blanc ou en tout cas c'est vite temporisé et rectifié par mes parties. J'éprouve de plus en plus des sentiments complexes et imbriqués. Je gère aussi beaucoup mieux les émotions même si j'éprouve des colères ou des désespoirs forts. Mais je suis capable de les ressentir sans les fuir et de les analyser beaucoup plus rapidement tout en les laissant de côté un moment pour gérer mon quotidien. J'arrive mieux à percevoir mes limites et mes besoins et à les exprimer sans honte ou culpabilité.


Aujourd'hui, je me sens enfin en paix. Le calme est revenu à l'intérieur de moi.


Et ce chemin parcouru est une victoire commune entre ma psy et moi.


For a week, a different between us my psychologist and me.

This conflict generated so much stress that I asked that we take a short break of a week from our dates.


This week, I had a hard time taking a step back and coming out of the overflow of emotions that were overwhelming me. The sessions with my therapist did not help to calm down and ease this conflict and on the contrary seemed to reinforce my discomfort. I was so overwhelmed that I had the feeling I had to take a step back, rest because I felt that my daily life, the balance in place was on the verge of exploding.


I will try to analyze what is at stake to try to see more clearly.


It all started with a word. One and only word. And it has taken on huge proportions!


During all this week I felt a gigantic anger mixed with an immense despair, moments when I was anesthetized and others on the contrary when my head seemed to be on the point of exploding so much my thoughts and my feelings did not stop d 'flocking, overlapping ... It was exhausting, trying. Despite everything, I had to go to work, take care of my daughters and continue to manage my daily life. Last night I felt empty.


I felt the urge to end my therapy, to close this site, to stop working. I wanted to "blow everything up".


My psy had shared something with us, a document that belonged to her and that she agreed to share with us with very laudable intentions, with the desire to help us understand, grow, trust her ... this "gift" allowed that the therapeutic bond is strengthened because my intellectual parts need independence, understanding to trust him.

  • Thanks to this "gift", I was able to advance a lot inside, much more and much faster than if she had not given it to me. My intellectual parts therefore have difficulty understanding the fact that she asks me to "give back" to her because for them without that, we would not be there in our progress. They experience it a bit like a betrayal and a setback.

  • And they make amalgamations with the past and the psychological manipulation that I underwent in the sect. This turnaround is analyzed as an attempt to regain control over myself and my mind, to control my actions and my thoughts without being able to separate the facts.


Some of my parts in the face of internal conflicts seek to obscure. They have thoughts of the style:

  • "I would like to be locked up, I prefer to be locked up, it's better for everyone, we will hurt no one if we are locked up". Thinking that asking to be hospitalized will put me and my shrink to safety, for fear of this anger I feel and this desperation.

  • "We can forget and put back the amnesic barriers as we did before. We would just have to forget and nothing would have happened." But my game system has evolved. Now there are too many of us to share the daily life, I have fewer moments when only one part is present. Now, there are too many of us to “know”, to “share”. We can no longer "forget". We have learned to face conflicts, discuss them together and find solutions. We can't just lock him in a corner and forget him there until he explodes right in our face one day or another ...

Some of my parts get stuck in what they have been through in the past and have a partial and inaccurate event analysis:

  • "She takes advantage of me as the guru. I'm just a puppet. She doesn't see that she is using others. She doesn't even understand like the guru when she too has to give for balance." These parts make no difference between the rapes I suffered and the relationship I have with my shrink.

  • In the sect, the concept of "property" did not exist. Nothing belonged to us, whether on the material, bodily or psychological level. The guru had a right over everything. The items we owned could be taken from us and given to someone else at any time. The body of the adults was forced into labor and my own body was raped with impunity by it. The guru was at the same time a father, a confessor, a judge. No thought should be hidden from him and in order to survive I had to "create" a dissociative part whose sole purpose was to be present at the "confession" sessions with him. This part was amnesic and completely ignorant of what I was going through outside of these "confessions" and therefore could not reveal anything of my thoughts, analyzes and attempts to escape from the sect.

  • Many of my games were reactivated by realizing that my shrink wanted to "get" her "gift".

  • Some see it as a betrayal and feel abandoned by my shrink. As if the bond between us, the trust was broken.

  • Some are angry and think that she is like the guru and that she is just trying to make us suffer like he did by giving us and then taking things back. To play with the feelings and emotions that we experience.

  • Some have left in a struggle between attachment need and attachment phobia.

  • Some associate and amalgamate "confession" and "psychotherapy session". Their mistrust is reactivated and they put themselves in protection mode vis-a-vis my shrink thinking to be again manipulated.


Other parts still struggle to understand that my shrink is not in my head even though until now she has shown us that she intuitively understands many of our thoughts and emotions. We have very little need to verbally explain things to him.

  • Until now we have been connected. She knew how to respond, react to each part in a very appropriate and appropriate way. And it is difficult for us to understand that she may not be feeling what we are feeling and hearing and experiencing what we are feeling inside right now.

  • The fact that on this conflict she does not have her usual attitude and is so firm and seems indifferent anger many parties. They have the impression of being betrayed and abandoned, left alone to manage this conflict whereas before my shrink always managed to help us to clarify and put order in all the contradictory perceptions that we were experiencing.

  • I can't really take a step back from this. Is my analysis of the facts one-sided or impartial? Does my shrink really refuse to help me or is it me who only presents her with hostile parts and prevents her from starting a constructive dialogue to distinguish the present from the past and the different basic beliefs that we have?


Parts also still struggle to understand that what they think and believe is not a single thought that everyone should buy into.

In the sect I was instilled with a concept that I still believe in. A concept that I consider positive and that I continue to apply in my life.

  • Each person, each adult or child in the sect with a "gift", a "knowledge" or a "talent" had to share it with others in a free and altruistic way. We gave of ourselves for the common good, to grow others, help them ... Be greater than yourself, offer yourself to others ...

  • I found it noble and beautiful. A person who knew how to sew taught it to others, a person who knew how to play an instrument taught it to others ... Nothing was kept selfishly. Knowledge, skills were for everyone.

  • Suddenly it is very difficult for me to understand that a person who knows something does not share it for free or change their mind and decide to keep everything to themselves.

  • I did a training a few years ago and I shared this training with all the people who crossed my path without asking me questions. I considered that it could help, it should not be kept. If I hadn't done it I would have been selfish. So they see my shrink as a selfish person and therefore bad and unhealthy.

  • And I find it hard to understand and accept that others may think differently and that the concept of "ownership" may be important to them. Here too I am forgetting the dichotomy between my parts. Some have suffered from not owning anything and others want to give everything and blame the desire for property.


Is the extent of this conflict really linked to this "word" used and this request from my shrink? Or is it an attempt to scuttle my therapy and the projects we are currently putting in place? I admit I have trouble analyzing this.

  • Usually when I have parts that are doing tests and trying to test the bond and trust that we can put in a relationship, I always have other parts (the observers or the controls, the adults ...) who keep control and help temper and dose these tests. Here, this is not the case. On the contrary, I experience a feeling of cohesion, a common agreement: all my parts are unanimous, my shrink screwed up, we must make her understand it.

  • The analyzes and the reasons for this disagreement are of course multiple and all my parts do not reactivate for the same reasons but in general they agree.

  • Usually when I have parts that are testing or provoking, I am always torn and I am in great pain inside. My parts seeking to maintain the bond and depend on it fight those that test it or seek to test its solidity (my phobic parts of attachment).

  • There it is as if, for once, all my parts are in agreement. It's a first for me and it's very confusing!


My controls and observers are angry. Not on the fact of this decision made by my shrink but on how it was done and how she explains and justifies this decision. It is for this reason that they accepted that we take a break from therapy.

  • They understand very well why she "took" this gift but are very angry that my therapist put us in "danger" by this request because this period is already very complicated and it is not the moment to add to it. upheavals

  • The functioning of my game system has changed in recent months and I am starting to project myself into the future, to set in motion long-term projects whereas until now I have lived almost exclusively from day to day without projecting myself or very hard. This event turns these projects upside down.

  • We are no longer the same. Now, a large majority of my parts really live together and help each other in my daily life. I am no longer a part then another then another as in the past. We seek to share experiences, thoughts, feelings and feelings. We can no longer do the same as in the past and just "take control" and cut off parts, relegate them to the background and force them to obey. We must decide and act together.

  • This balance is very fragile and puts me in a vulnerable situation because my TDI is much more visible from the outside. The slightest event can cause me to lose control and give a glimpse of vulnerable parts (my small parts or teenagers) to the people around me. What I have always hidden and controlled. So I don't need to have to manage conflicts in addition to the difficulty of managing my inner troop! And the fact that this conflict comes from my shrink makes me angry because on the contrary, she is there to help me, not to sink me!

  • We have always hidden our TDI and what we went through. For some time now we have made incredible progress! We are less afraid to speak, less afraid to show ourselves as we are. The latest events and their sequence upset this victory and come at a very bad time strategically. My parties had finally agreed to trust, to listen, to change their basic beliefs and to undermine our therapeutic relationship at this moment is very angry! We didn't need that! We were advancing so much! We were finally starting to free ourselves from our anchored fears, to gain confidence ...

  • My observers and analyzes see inconsistencies in the explanations and decision logic of my shrink. Their alarms go on and warn me. They think that trust is damaged and that one of his explanations highlights a mistake made on his part. She didn't do what she said. She lies. We can't trust him. We can't believe her. So in this case, how can we continue to open our inner world to him? How can we continue to present ourselves as vulnerable to it? And that reactivates a sense of endangerment that we had experienced with her at the start of therapy. A moment or awkwardly she tried to push us to put ourselves in physical safety without understanding the inner insecurity in which it put us.

I also tend to put my shrink on a pedestal. And I find it hard to accept that she can make mistakes, make mistakes, have contradictions like any other person and reactions linked to her experience.

  • She has gotten me so used to meeting my needs in an incredibly fair way that I find it hard to understand why she isn't.

  • I find it hard to understand that our opinions diverge. Difficult to understand that we don't feel and see things the same way for once.

  • Perhaps we should review together the limits necessary for each? Maybe some things were needed at some point in my therapy but for the sake of both of us do those boundaries need to be redefined?


Maybe I didn't understand the same way she did what a psych link, a therapeutic alliance? Maybe I need her to explain it to me?

I consider our link to be twofold. On the one hand there is therapy and on the other our common desire to make others understand what it is to live with a dissociative identity disorder. Does she like me make a distinction between the two or does she consider that both are the same thing and that therefore are governed by the same therapeutic limits and rules?


I consider that I am making an effort that deserves that it be supported and taken into account in this process of putting myself in danger by seeking to explain what it is to live with a DID.

  • Instinctively, I have always had the mode of operation to cover it up. The relationship I have with my shrink and the fact that I "let" her have direct access to my dissociative parts is certainly beneficial for me, but I would not act this way if it were not for this common challenge of to understand the TDI.

  • Without this will, I would explain what I think and hear about my dissociative parts, but they would not present themselves directly. They would not speak directly without filter, without adult and protective parts which relay their wishes and words.

  • I consider that this immense effort deserves to be recognized. Am I wrong to put this "gift" that I am giving her on the same level as the one she had given me?

  • Apparently we don't see it the same way. And it hurts me that my shrink does not measure how much I make a great effort which costs me a lot. I am hurt by this non-recognition. And I have the feeling that she considers that she alone has given something.

Some of my parts make a knot of people who hurt me, betrayed me, backed down, abandoned me ...

  • Since the beginning of the week, my shrink has been put in this bag and complaints are circling in my head. She's like the others, she's going to abandon us, she doesn't love us ... We can't trust her ... And at the same time, in the session I did everything to provoke her and push her to her limits . I'm afraid that she will abandon me and I want her to do so so as not to suffer anymore and to feel this anguish of abandonment and rejection. The pain, anger, sadness and despair of all the past betrayals and abandonments come back and join with the present conflict. Everything is multiplied and I find it difficult not to be overwhelmed by what I feel.

  • I begin to blame him for the actions of my previous shrinks and my painful course of psychological follow-up. I can't see the differences between my previous shrinks and her anymore. I can no longer see my evolution thanks to it.

  • The mourning of my brother who committed suicide returns and I blame my shrink as if it was because of her that he died. As if the fact that she takes back her "gift" is linked to the deplorable therapeutic support he has had and led to consider suicide as the only solution to his unhappiness.

And I also have trouble distinguishing the facts:

  • The society that refuses to listen to the victims and forces them to silence. I feel like my shrink wants to shut me up.

  • The shrinks and the anger that I feel against them because I find that they are too divided, that the psychology could be much more simply explained and the impression that they seek to keep it all complicated in order to have power and hold over their patients. I feel betrayed by my shrink and I feel contrary to what I thought she is trying to do the same. And suddenly disappoints me a lot.

  • And a professional for me must be flawless, without errors, without missteps. He carries a responsibility, so I tend to be very tough and very demanding of them. I would be much more able to temper and question myself with an average person but I am incapable as soon as a person is a "pro".

For a week, I was unable to recognize my own wrongs in this conflict. My shrink betrayed me, she and she alone is at fault. Last night I was finally able to reflect and try to remember how and when this "gift" was given.

  • My shrink had set conditions there. I had completely zapped it and did not accept to recognize it. I did not respect these conditions because I continued to use this "gift" as I wanted it despite the rules set.

  • In my defense, my shrink should have been firm at the time and not let this situation continue. She recognizes it and told me. She didn't listen to herself and let the situation get worse. It is important that I respect her rules and requests just as it is important that she respects and hears my needs. I would feel hurt and misunderstood if she didn't. I owe him the same. Our therapeutic alliance is important!

  • My amnesias and the difficult communication between my parties are one of the reasons for not respecting the "conditions of this gift" but not only.


  • I also have parties who do not give a damn about others and who when they have a goal go for it without worrying about respecting the instructions and the rules. Our main objective is: to inform and understand the TDI. Anything that gets in the way of this objective should be avoided. It doesn't matter what the consequences are.

  • Some are also selfish and self-righteous and want to appear intelligent and want to be attributed with skills or knowledge. This "gift" made it easy and without any real effort on their part. It saved us time and energy spent ... It resolved time-sharing conflicts. And that put aside my frustration and my nervousness about having to study and accept that acquiring knowledge does not happen in a snap. That it takes time, energy ... They just wanted to understand the essentials, forgetting that for knowledge to become acquired it takes a whole interior work of memorization, reflection ... and there, this is not was not the case.

  • My parts lacking recognition and attention, consideration used this gift as a due and a good belonging to them even if it was not really mine. And are angry that my shrink puts an end to it thinking that suddenly I would have no more value in the eyes of others, no more legitimacy, that I will no longer be listened to. I feel ashamed, I feel incompetent, dumb again. And I blame him for making me feel that way. And I find it hard to recognize that I have strengths and skills within me. That I don't need this "gift" to be legitimate and listened to.

I have just reread what I wrote above and I can see how far I have come, how much I have changed! I realize my evolution and how much my quality of life has improved. I am capable of sharing, of joint decision-making, of agreement between my parties. My analyzes of what I live are more complete and complex. I no longer see things in black and white or in any case it is quickly delayed and rectified by my parts. I have more and more complex and interwoven feelings. I also manage emotions much better even if I experience strong anger or despair. But I am able to feel them without running away from them and to analyze them much more quickly while leaving them aside for a while to manage my daily life. I am better able to perceive my limits and my needs and to express them without shame or guilt.


Today, I finally feel at peace. Calm has returned inside of me.


And this road traveled is a common victory between my psy and me.

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