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14/06/20 Conseils pour soutenir une personne dissociée 5/10

Dernière mise à jour : 5 août 2020



Que vous soyez proches d'une personne dissociée ayant vécu des traumatismes ou un professionnel qui va entendre sa parole voici quelques points importants qui pourront vous aider et nous aider :


Ne vous prenez pas pour un super héro ou un sauveur :

Nous avons de grandes failles émotionnelles et relationnelles, nous sommes constamment à la recherche d'un sauveur, d'une maman de substitution ou d'un papa de substitution.


Aidez nous à réaliser que nous sommes adultes et que nous pouvons guérir nos manques affectifs nous même.


Clarifiez régulièrement les choses avec bienveillance, répétez nous que vous êtes là, que vous ne partirez pas et que ce "sauveur" que nous recherchons est en nous. Dites nous que vous êtes notre ami, que vous êtes là pour nous écouter et nous soutenir. Définissez avec nous les bonnes limites à poser pour que notre lien avec vous puisse perdurer sans que cela n'engendre de souffrance et de raz le bol de votre part ou des conflits chez nous.


Ne tombez pas dans le piège de jouer au rôle d'une maman pour nous qui nous dit quoi faire et comment le faire. Le rôle le plus important que vous ayez est de nous aider à comprendre que nous sommes suffisamment fort pour nous en sortir, que nous avons en nous les ressources nécessaires.


Nous n'avons pas besoin que vous nous disiez quoi faire, nous avons besoin que vous nous aidiez à nous comprendre, à comprendre pourquoi nous agissons de telle ou telle manière.


Donc lorsque nous parlons ensemble, privilégiez les questionnements plutôt que les conseils et les injonctions.


Par exemple si nous avons des comportements auto destructeurs, que nous en souffrons et vous en parlons, ne condamnez pas. Rassurez nous, dites nous que pour l'instant nous faisons du mieux que nous pouvons, que vous avez confiance en nous, que nous allons réussir à modifier cela. Aidez nous à comprendre pourquoi nous agissons ainsi par des questions bienveillantes, aidez nous à modifier nos comportements en cherchant avec nous ce qui permettrait que nous ne le fassions pas.


Soutenez positivement chaque petite victoire, soyez encourageant… Si nous rechutons, soyez positif, ne condamnez pas. Dites nous que nous allons y arriver, que nous sommes fortes...


Si une partie petite vous demande de l'aide en suppliant parce qu'elle est perdue et effrayée, rappelez nous que nous avons des parties adultes qui peuvent assumer ce rôle et trouver la solution.


Aidez nous à privilégier l'entraide, la compréhension mutuelle, le dialogue en nous. Aidez nous à comprendre qu'en fonctionnant ensemble on est plus forte !

Encouragez nous à voir les qualités et les atouts de chacune de nos parties et ce qu'elles peuvent nous apporter de positif dans notre vie.


Aidez nous à décloisonner notre fonctionnement.


Tout au long de notre vie, chacune de nos parties a assumé un rôle, une fonction, une façon d'agir. Aidez nous à réaliser que nous avons plusieurs parties et plusieurs compétences. Aidez nous à faire prendre conscience à nos parties qu'elles ne sont pas seules et qu'elles peuvent demander l'aide d'autres parties.


Si vous répondez à cette partie petite en lui parlant comme à un enfant et en lui disant ce qu'elle doit faire, vous nous plongerez dans le chaos et la guerre intérieure. Nos parties adultes se mettrons en colère, nos parties ayant peur de montrer notre vulnérabilité seront excédées et nous allons souffrir physiquement et émotionnellement. Et d'une façon ou d'une autre, votre conseil échouera car nos parties seront toujours en conflit et nous seront empêché d'agir.


Il n'y a qu'en privilégiant le dialogue, la compréhension et la prise de décision mutuelle que nous pourrons avancer. Aidez nous à y parvenir.


Rappelez nous régulièrement notre âge, nos connaissances, notre situation actuelle, nos capacités, nos victoires ultérieures. Rappelez nous que nous avons survécu et que nous sommes en sécurité à présent.


N'oubliez pas que nous avons des parties qui cherchent désespérément à s'attacher à vous et d'autres au contraire qui ont peur de ce lien et le fuient. Si vous prenez le rôle de "sauveur", nos parties qui ont peur de dépendre de quelqu'un combattrons cette dépendance et nous serons en souffrance intérieurement. C'est pour cette raison qu'il est primordial que vous nous aidiez à poser des limites saines à notre relation en rassurant et en prenant en compte les besoins des deux camps qui bataillent à l'intérieur de nous.


Si vous êtes psy, essayez non pas de nous conseiller en nous donnant des solutions toutes faites mais aidez nous en les cherchant avec nous, en sollicitant l'avis de toutes nos parties.


Nos violeurs ont utilisé le charme et l'emprise sur nous pour arriver à leurs fins. Nous avons donc des parties vigilantes qui nous protègent de cela et combattent férocement toutes main mise sur nos actions pour que nous ne subissions plus les mêmes situations. Et nous avons d'autres parties au contraire qui sont en souffrance de ne pas avoir été aimé, protégé, ne pas avoir été suffisamment importante pour nos parents ou notre famille pour que nous soyons secouru par eux et cherchent désespérément à être aimées. Nous pouvons parfois nous comporter comme des petits enfants en manque affectif...


Nous avons été déshumanisé, chosifié par nos bourreaux. Aidez nous à comprendre qu'ils n'avaient pas le droit et ne commettez pas l'erreur de le faire vous aussi. Aidez nous à réaliser qu'à présent nous sommes adultes et capables de nous protéger et nous défendre et que nous sommes les seuls à savoir ce qui est bon pour nous. Aidez nous à redevenir des êtres à part entière doués de raison, d'indépendance, de choix...


Que l'on soit dissocié ou non, lorsque l'on parle avec un ami, ce dont on a le plus besoin est de sentir que la personne en face écoute et comprend (ou essaie de comprendre).


Aidez nous à comprendre qu'une seule personne ne peut pas tout nous apporter. Si nous sommes en souffrance psychique, nous devons nous tourner vers un psy. Si notre situation matérielle est catastrophique, une assistante sociale peut nous aider. Si nous avons besoin de compagnie, un ami peut-être sollicité. Ecoutez nous et rappelez nous que des solutions existent, de l'aide existe et que nous ne sommes plus seuls. Encouragez nous à y faire appel et à distinguer qui est le plus à même de nous apporter la meilleure aide dans cette situation.


J'ai eu et j'ai encore beaucoup de moment où j'étais paralysée, sans force, sans plus la moindre énergie et où je sollicitais l'aide et le secours de ma sœur. Pour mes démarches administratives par exemple. Je voulais qu'elle fasse les choses à ma place, je me dévalorisais beaucoup et je ne percevais plus que j'avais une partie dédiée à cette capacité, ma partie "papier". Si ma sœur n'obtempérait pas, cela me mettait beaucoup en colère, j'avais l'impression d'être abandonnée et qu'elle ne me comprenait pas et ne voulait pas m'aider.


Dans ces moments là, posez vous la question : "Quel est le vrai besoin caché derrière cette demande?".

Est-ce que cette demande d'aide est parce la personne dissociée est submergée par ses flashbacks et émotions ? Dans ce cas prenez le temps de nous écouter, redites nous votre soutien, votre présence et aidez nous à nous orienter dans le présent, à voir le positif. Vous pouvez alors nous proposer de passer nous voir et de partager un bon moment ensemble. Est-ce que cette demande d'aide est parce que la personne dissociée est en conflit intérieur et donc empêchée d'agir? Ecoutez nous, rappelez nous que chacune de nos parties est bénéfique et qu'elle a une bonne raison d'agir comme elle le fait et invitez nous à chercher intérieurement la ou les raisons de ce blocage.


Ce qui m'aide le plus dans cette situation est d'avoir quelqu'un de bienveillant à mes côtés. Si je dois faire des papiers et que je sens que je suis bloquée, j'appelle ma sœur et je le lui dis. Ma sœur me rassure et écoute la frustration ou le désespoir de mes parties puis elle me propose que nous le fassions ensemble. Elle m'encourage, me répète que j'ai une partie qui assume ce rôle et tout en restant au téléphone avec elle, j'effectue cette démarche administrative. A chaque fois, grâce à cette présence et cette écoute, je sens mon corps qui reprend vie et énergie, je retrouve mes facultés. Ma sœur m'aide ainsi à reprendre pied dans l'ici et maintenant, je redeviens une adulte et je retrouve force et confiance en moi.


Si nos parties petites sont en souffrance, rappelez leur que nous avons des parties mamans ou adultes qui peuvent les consoler et les rassurer.

Si des parties ont peur, rappelez leur que nous avons des combattantes, des protectrices et des warriors à l'intérieur.

Si des parties sont inquiètes de rencontrer des gens, rappelez leur que d'autres parties sont à l'aise en société...

Vous êtes le petit coup d'électricité qui peut nous aider à remettre la connexion, le courant entre nos parties… et réaliser que nous avons en nous tout ce dont nous avons besoin pour nous en sortir !



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