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Photo du rédacteurLeelah

06/06/2021 Soins alternatifs

Je viens de lire un article sur un homme qui avait le sida et est mort car il avait arrêté de prendre son traitement et se soignait avec de l'eau salée...

Je trouve cela très triste ! Cela me met en colère !

Dans mon parcours de soin, de nombreuses fois j'ai croisé la route de personnes qui me proposaient des soins alternatifs, des professionnels de la médecine qui voulaient m'envoyer vers des soins alternatifs... Et cela réveille mes peurs, mes alarmes de danger, ma colère contre tout ce qui est à dérives sectaires ou que je perçois comme telle...

Voici l'article que j'ai lu :


La vrai question à se poser je pense est pourquoi tant de gens se tournent vers ces "médecines alternatives"? Pourquoi ont-elles autan la quotte?


Je pense que la société en générale, les gouvernements et les professionnels en particulier ont une énorme responsabilité à cela.


  • Le problème de la médecine et du médecin "robot".

Des médecins généralistes tous puissants qui n'écoutent pas, qui n'expliquent pas, qui font un simple diagnostique physique très rapide sans prendre l'humain dans son entièreté en compte lors des consultations.

Ce genre de "soins alternatifs" offre cela. Une écoute qui semble bienveillante, et humaine". Lors des consultations avec un médecin généraliste, on a l'impression d'être juste un bout de viande. Il ne nous regarde pas, ne nous écoute pas. L'entretien préalable est très court et le médecin se concentre juste sur les symptômes physiques. Tout est ramené à un symptôme physique et un médicament miracle qui va le faire disparaître. La consultation est bâclée en 10 minutes... Le désert médical et la difficulté de trouver un médecin généraliste.... On est un bout de viande défectueux et en 5 minutes on nous prescrit une ordonnance de médicaments chimiques. Comme si seul cela est la solution. L'impression de déranger, de venir pour rien, d'exagérer nos symptômes... L'impression d'être transparent, invisible...

Les "soins alternatifs" ont bien compris ce problème et c'est ainsi qu'ils "accrochent" leurs clients ! Ils écoutent, ils regardent, ils prennent le temps... Ils remettent de la relation, de l'échange, de l'humain là ou la médecine traditionnelle l'a complètement oublié...


  • Le problème du clivage des spécialités.

Un autre manquement aussi de la médecine classique est le clivage et la non communication entre les différentes spécialités ! Un médecin généraliste ne communiquera pas avec le psychologue, le dentiste, le nutritionniste, le kiné qui suit le patient. La médecine classique et le domaine du soin a voulu séparer le corps du patient comme si il n'était pas un tout, une seule et même unité. Un patient malade a généralement plusieurs comorbidités. Il va être vu par un dentiste si il a les dents abimées, un spécialiste des addictions si il fume, un généraliste si il tousse, un kiné si il a des douleurs musculaires, un psychiatre ou psychologue si il est déprimé... Mais il n'y aura aucune communication entre les différentes personnes qu'il consulte. Comme si sa bouche et ses dents sont séparé du fait qu'il fume et qu'il tousse et du fait qu'il a une addiction due à un problème psychologique... Non seulement la médecine classique nous déshumanise mais elle nous fait nous sentir éclaté, mis en pièces...

Là encore, les "soins alternatifs" ont perçu cette faille et l'exploitent ! Nous faire nous sentir réunifier, retrouver une cohésion entre tous nos symptômes et notre psyché ... La médecine classique nie et occulte le fait que tout est lié. Un patient qui traite les véritables raisons de son addiction avec un suivi de qualité d'un professionnel de la psychologie, qui peut en discuter avec son addictologue et son dentiste et son médecin traitant améliorera grandement sa santé et sa qualité de vie. Une vraie communication entre soignant permettra au patient de prendre sa vie en main et retrouver une unité dans son corps, un respect pour son corps et de vouloir se soigner...

Et c'est également valable pour la qualité de vie et la sécurité du patient ! Donc il faudrait également de la communication entre professionnels dans un sens plus large. Un patient qui est à la rue ou qui vie dans des conditions déplorables (financière, violences au travail, violences conjugales...) aura évidemment du mal à améliorer sa santé si son quotidien n'est pas optimum... Un médecin qui ne sait pas que son patient subie des violences pourra toujours lui prescrire des médicaments chimiques, cela ne résoudra pas pour autan l'état de stress du patient, sa dépression ou tout autre symptômes... Sans l'ensemble des facteurs, on ne peut rien soigner ! Sans mettre en place toutes les bonnes conditions pour la guérison, le quotidien et la qualité de vie du patient ne pourra pas s'améliorer.

Les "soins alternatifs" apportent cela, ils écoutent, prennent en compte le corps, touchent, manipulent, s'intéressent à la nutrition, à la situation familiale... Le patient se sent écouté. Il a l'impression d'être enfin vu comme un être humain... Et la séduction et la manipulation est donc facilement opérable ensuite...


  • Le problème du "médecin suffisant et imbu de son savoir".

La médecine classique a oublié une chose importante. Sans décision totale du patient, aucun soin ne pourra être fait. Personne ne peut-être soigné contre son gré. Personne ne peut être "sauvé" sans que la personne elle-même ne le décide.

Les professionnels soignants traitent les patients en les infantilisant. Ils grondent, sermonnent comme si ils avaient à faire à des enfants mal élevés.... Ils se présentent comme ayant le savoir et surplombant le patient. Ils disent et le patient doit obéir.

Un dentiste qui sermonne parce que son patient ne prend pas soin de ses dents, fait l'inverse de ce qu'il devrait faire. Personne n'aime être grondé, ridiculisé ou infantilisé ! Si ce dentiste demande avec bienveillance et empathie les raisons profondes de ce laisser aller, je suis certaine qu'il aura bien plus de coopération de la part de son patient. Personne ne souhaite perdre ses dents, mourir, souffrir, perdre une jambe ou quoi que ce soit d'autre ! Ce qu'il faut c'est remettre du dialogue, de l'échange et de la coopération sur un pied d'égalité dans le soin !

Les "soins alternatifs" offre cette "croyance" au début que le patient reprend le contrôle sur sa vie, sur son soin, sur son pouvoir de décision et sa capacité à le faire...

Il faut aussi que les professionnels de soin soient plus humbles et reconnaissent simplement quand ils ont tord, quand ils ne savent pas ou n'ont que des pistes de réponses...

Se mettre en position de "j'ai LE savoir", "j'ai LA solution" constamment, poussera le patient à croire qu'une solution "miracle" existe et à la chercher peut-être ailleurs ... Eduquer les gens au fait que nous sommes faillibles et qu'il faut faire avec, cela aide aussi à accepter la réalité de la vie et à ne pas mettre sa vie et son existence dans les mains d'une unique personne pensant qu'on sera sauvé... Cela permet d'éduquer au fait que notre condition humaine est ainsi, la vie est ainsi. Et cela apprend à se méfier des "gourous" qui disent avoir "LA solution", "LA réponse", "LE savoir", "LA vérité"... Eduquer au fait que l'absolue n'existe pas, que rien n'est tout noir ou tout blanc mais que la vie, l'existence est compliquée, complexe et plurielle...

  • Le problème de la connaissance et le savoir réservé à une "élite".

Les patients ont besoin de savoir, de comprendre leur maladie pour se l'approprier et pour en devenir un acteur favorable vers la guérison.

Les spécialistes, les médecins devraient plus vulgariser leur savoir. Si non, le résultat est que les patients se tournent vers internet, vers Wikipédia ou d'autres plateformes pour trouver des réponses et des connaissances...

Et les personnes qui proposent des "soins alternatifs" l'ont bien compris. Ils font des vidéos, des sites pour expliquer et argumenter leurs propositions de soins...

Il faut que de vrais professionnels éduquent la société ! Que les résultats de recherches soient expliqués par les chercheurs qui les ont menées, que les journalistes vulgarisent ces découvertes de façon à ce que les gens y aient accés et les comprennent.

Mais il faut aussi des gens qui expliquent ce qu'est la démarche scientifique, ses dérives, ses limites... Il faut vulgariser comment analyser les résultats d'une recherche, comment décortiquer si il y a consensus dans la communauté scientifique, ce qui a valeur de preuve ou non... Il faut vulgariser comment repérer une étude menée dans les règles de l'art et celles qui ont des biais... Il faut vulgariser la science !

Les médecins généralistes ou les soignants qui prennent les gens pour des cons, les infantilisent, les déshumanisent... Cela mène à une méfiance, une colère, un rejet de la population ! Et à des catastrophes sanitaires et humaines !


  • Améliorer la perception du soin "psychologique".

Notre société perçoit les gens malades psychologiquement comme dangereux, fous, faibles... Mais le bien-être psychologique est primordial quelque soit la maladie que l'on a !

Les gens peuvent se tourner vers des dérives sectaires religieuses pour avoir des réponses ou être rassuré face à leur mort prochaine... Des gens peuvent se tourner vers des chamans ou des personnes qui vont écouter leurs états d'âme parce que le domaine de la psychologie française ne leur permet pas d'être écouté correctement...

Le psychologique devrait être au centre de tous soins !

Mais une psychologie saine et bienveillante. Une psychologie à jour des découvertes et connaissances scientifiques. Une psychologie non sexiste, non patriarcale. Une psychologie qui ne résume pas tout à des "névroses" et des "psychoses". Une psychologie qui serait humble devant le peu de choses que nous savons sur le cerveau et son fonctionnement à l'heure actuelle ! Une psychologie à l'écoute de son patient, qui ne se présente pas comme toute puissante et au dessus du patient mais comme étant dans un lien d'égalité et de collaboration mutuelle. Qu'elle soit empathique et à l'écoute de ce que vie et ressent le patient, se mette à sa place... Il serait bon aussi qu'elle accepte plus de collaborer avec des "paires aidants". Des personnes ayant la même pathologie étant guéries ou en voie de guérison qui pourraient faire le lien en dehors des consultations, qui aideraient à améliorer le dialogue et la compréhension du patient car l'ayant vécu lui-même, donnant son retour, un espoir sur les étapes à franchir vers la guérison...




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