Bon je sais le titre de ce post est assez caricatural et ironique. Rassurez vous, je ne pense pas qu'il y ait une "secte TDI" !
Je fais ce post pour pousser un petit coup de gueulante sur des choses qui m'exaspèrent depuis que je commence à fouiller la toile à la recherche d'informations concernant la dissociation. Et je dois vous le dire c'est assez chiant, nul, énervant, frustrant.... et cela a tendance à faire monter mon taux d'adrénaline assez régulièrement !
Ca a commencé lorsque j'ai compris que je subissais des violences depuis 7 ans de la part des "abrutis" qui me servaient de "psys". Des gens que je ne qualifierais pas de psys mais de personnes malsaines et destructrices... Combien de vies détruisent-ils chaque année ? Combien de personnes poussent-ils au suicide avec leur "suivi" destructeur ?
Et ma colère d'avoir perdu 7 ans avant d'avoir un diagnostic posé...
Puis j'ai compris que c'était assez spécifique à la France, que ces fameux "psykk" n'avaient pas une reconnaissance et une légitimité aussi forte dans d'autres pays du monde.
Puis j'ai cherché des livres, des sites d'informations, des films... et là... comment vous dire.... néant total ou presque ! Internet est très grand me direz vous, peut-être existe-il des sites intéressants et regroupant une bibliographie fournie mais je ne les ai pas encore trouvé !
D'ailleurs si vous avez des infos intéressantes n'hésitez pas à m'envoyer un mail ! Et concernant la France c'est l’hécatombe ! Les termes utilisés par les associations de défenses de victimes sont inexactes, les lire me mets en colère. Des termes comme "dissociation traumatique"(au lieu de "dissociation") "amnésie traumatique" (au lieu d'"amnésie dissociative"), "syndrome de stress post traumatique" (au lien de "trouble de stress post traumatique") qui ne sont pas exactes en terme de nosographie reconnue mondialement et laissent une porte ouverte aux détracteurs pour remettre en cause la validité de ces troubles. Sans parler du fameux terme "abus sexuel" utilisé à toutes les sauces... Et du fait qu'aucune de ces associations ne parle de "déréalisation", "dépersonnalisation", "TDI", "PAN", "PE"...
La Docteur Muriel Salmona fait un travail formidable en France pour faire connaître l'amnésie dissociative (qu'elle nomme d'ailleurs "amnésie traumatique"), elle démocratise et vulgarise ce qu'il se passe dans le cerveau des personnes dissociées et je trouve cela formidable ! Elle est droite dans ses bottes, et se concentre sur un seul et unique objectif sans s'éparpiller dans tous les sens comme le font beaucoup d'associations ou de personnes qui luttent publiquement et je l'admire pour cela ! Mais parfois j'aimerais qu'elle ne simplifie pas tant les choses... Ses interventions publiques parlent essentiellement du trouble de stress post traumatique et des phénomènes sous-jacents qui se passent dans le cerveau dans ce cas là, mais pour moi le plus important serait de parler et vulgariser la dissociation qui est la base de beaucoup de maladies psychiatriques... Mais bon passons... C'est déjà très positif qu'une personne se soit saisie de ce combat en France !
Un autre truc frustrant est que la plupart des sources intéressantes sont en anglais. Je n'ai rien contre les anglais ni contre cette langue mais cela a le don d'énerver mes parties plus jeunes qui ne maîtrisent pas ou ne comprennent pas du tout cette langue de devoir "dépendre" de la traduction de mes parties plus adultes... Cela crée souvent des conflits internes quand je lis des livres en anglais ou des articles car certaines parties pensent que les traductions sont "filtrées" et elles se méfient de nos "traductrices". Je vie alors des "luttes de pouvoir" du style si vous ne traduisez pas tout mot à mot on vous empêche de lire, des pleurs ou des hurlements pendant la lecture qui finissent en bon gros mal de crâne...
Ensuite, j'ai cherché des groupes de personnes dissociées, des sites dédiés espérant y trouver des réponses, des conseils constructifs et un "réseau" avec des échanges de ressources fiables (livres, sites, films...) et je vous avoue que cela a été très décevant pour moi. Parfois je me sens très en colère et j'ai d'autant plus l'impression d'être seule quand je passe du temps sur internet à faire des recherches. Pour moi, comprendre, trouver des supports de livres autobiographiques, des films qui parlent de mon trouble est un besoin vital et j'ai beaucoup de mal à comprendre que ce ne soit pas le cas des autres personnes. Ou que celles ci ne soient pas suffisamment critiques dans les sources qu'elles mettent en avant. J'ai souvent un fonctionnement un peu compulsif ou obsessionnel concernant la "formation". Je veux comprendre, je veux trouver les infos par moi-même et j'ai besoin d'en apprendre le plus possible sur ce qui me concerne ou me touche.
Et échanger dans ces groupes ou lire les échanges que ces personnes font réveille en moi beaucoup de rage et de colère. Je voudrais trouver un groupe qui comme moi cherche à comprendre, échange toutes les données fiables, un système d'entraide formatif... Mais cela ne serait possible que si je devenais moi-même une professionnelle... Apparemment, ce genre de groupe existe mais est réservé aux professionnels et je trouve cela très rageant !!!!
Je ne cherche pas de confidents ou d'amis pour me soutenir. Ne pouvant voir ces personnes qui écrivent, je n'ai aucun moyen de savoir qui elles sont vraiment, si ce qu'elles écrivent est vrai... Impossible pour moi de faire suffisamment confiance ! On peut véritablement connaître une personne en la voyant, en analysant ses micros expressions, en ayant une relation dans le réel en visuel ! Et mes parties dissociatives peuvent échanger mais elles réservent cela à ma psy et ma sœur qui sont devenues des personnes de confiance ! Je peux parler de moi intimement ici car j'ai cette protection de l’anonymat et la possibilité de bloquer ou supprimer un contact qui serait dérangeant sans pression sociale.
Si il y a des pros qui me lisent, je trouve cela injuste que vous gardiez le savoir et l'information pour vous. Nous devrions avoir accès à des lieux de formations et informations fiables sans avoir à passer par la case "je deviens psy moi aussi". Il suffirait de mettre des règles claires sur le fait qu'aucun suivi psychiatrique ne se fait sur ces plateformes et je pense que vous y gagneriez beaucoup à avoir notre point de vue et notre avis de "l'intérieur" sur ces groupes...
Les groupes de personnes TDI échangent des messages dans lesquels ils parlent de leurs hauts et bas ou laissent parler leurs parties dissociatives sans aucun filtre. Je n'ai rien contre cela, chacun trouve ce dont il a besoin pour être soutenu, entendu mais je suis incapable de faire cela ! Pour moi c'est se mettre en danger. Le risque d'avoir un autre patient qui se prennent pour un thérapeute et assoie une emprise malsaine est grand, le risque que des personnes bien intentionnées au début se retrouvent prises au piège d'une relation vampirisante qu'ils ne puissent plus maîtriser... Les conséquences que les patients s'auto réactivent mutuellement, les risques de rechutes ou suicides... Chacun de nous n'en étant pas au même stade d'avancée dans notre thérapie... Certains n'ayant pas de suivi ni de diagnostic formellement posé... Récemment dans l'un de ces groupes, le profil d'une femme a demandé à avoir des informations sur le nombre de parties dissociatives, qui elles étaient, combien et comment elles s'étaient formées... Ce profil était vide et créé tout récemment. Cette femme disait ne pas avoir de TDI et vouloir simplement s'informer. Mes alarmes internes se sont allumées immédiatement en voyant plusieurs personnes de ce groupe accepter et répondre à cette demande... Nous pouvons avoir parfois des réactions d'"enfant innocent" qui ne voit de mal nul part et "partir avec l'inconnu qui nous propose un bonbon" sans même y voir un danger... Le risque de tomber sur de "faux profils" de personnes mal intentionnées est grand. Qui est cette personne ? Sa façon d'inviter au "partage" de nos traumatismes recelait quelque chose de malsain à mon sens...
Une autre chose qui m'énerve aussi est cet espèce de comportement que je perçois comme sectaire que j'ai retrouvé dans beaucoup de groupes d'échanges qui consiste à donner un mot de vocabulaire spécifique à tout. Ça m'énerve !! Vous ne pouvez pas savoir à quel point ! Je suis bien évidemment pour le fait que l'on mette le bon mot de vocabulaire sur les choses. Parler de "viol", de "violence" pour qualifier ce que nous avons vécu est essentiel pour notre reconstruction ! Avoir un diagnostic exact de "dissociation", "déréalisation", "dépersonnalisation", "trouble dissociatif de l'identité", "amnésie dissociative" est essentiel ! Parler de "PAN" et de "PE", de "switch", de "parties dissociatives" et d'"intégration" permet de mieux nous comprendre... Mais beaucoup de sites donnent un terme pour tous les "phénomènes psychiques" que nous vivons. Les "front/fronting", "co-fronting""co-conscience", "blending", "host" 'innerworld", "blurring/purpling"... pour moi cela va trop loin ! Déjà que la base des termes scientifiques et psychiatriques n'est pas connue de la plupart des professionnels (et ne parlons pas de la société en général!) ajouter autant de termes spécifiques rend notre maladie obscure et limite sectaire et effrayante pour une personne extérieure... Peut-être que je me trompe et que je fais des amalgames mais dans la secte dans laquelle j'ai grandis, nous avions aussi un vocabulaire bien spécifique et je me méfie de ce genre de chose à présent qui je pense coupe le dialogue avec le "monde extérieur". Cela rend compliqué et obscure des choses qui sont en définitive très simples et logiques. Pour moi, une personne dissociée est une personne normale qui a vécu des choses très difficiles et a trouvé un moyen très ingénieux pour y survivre mais nous n'avons pas à nous y "accrocher" comme à une spécificité à revendiquer comme faisant partie de notre identité. Le but est de "redevenir" la personne que nous aurions dû être sans ces traumatismes, supprimer la souffrance et la douleur quotidienne. Je suis une personne forte et combative. J'ai survécu et j'en suis fière mais ce que je souhaite par dessus tout c'est être fonctionnelle et ne plus souffrir. Je parle, informe sur le TDI mais uniquement pour faire avancer et améliorer notre prise en charge thérapeutique, judiciaire et vulgariser et expliquer notre fonctionnement ! Personnellement, lorsque je m'informe sur quelque chose et que ce sujet demande de retenir des termes spécifiques beaucoup trop nombreux cela me rebute ! J'ai besoin de comprendre les choses de façon claire et limpide et je pense que être le plus simple possible dans les explications permet à un plus grand nombre de personnes de comprendre et s'informer.
Beaucoup essayent de faire une "cartographie" ou tentent de représenter visuellement leurs parties dissociatives avec un visage, font le test de personnalité MBTI pour ranger chaque partie dans une "case". Des logiciels ou applications permettent de faire un descriptif complet de chaque partie dissociative en donnant ses goûts, son âge, ce qu'elle aime, son sexe, son but de survie, ses objectifs, ses "amis internes" et ses "ennemis", les "parties persécutrices" (je déteste ce terme qui est totalement faux et apporte du conflit interne !) et les "parties protectrices"...
Pour moi tout cela est malsain et enferme, accentue le phénomène de dissociation chez nous. Et cela va à l'encontre de notre thérapie, notre "but de guérison". Mes parties dissociatives ne sont pas figées ! Elles évoluent, grandissent, modifient leurs rôles internes, elles s’entraident... Et nous ne devons pas oublier que nous partageons le MÊME corps ! Donner trop de "réalité" à nos parties favorise à mon sens notre éclatement et nos croyances d'existences indépendantes et séparées... Nos parties dissociatives sont nos pensées, nos vécus, nos sentiments et ressentis à un moment de notre vie et pour guérir il faut en prendre conscience et réapprendre à unifier et harmoniser notre fonctionnement. Nous devons décloisonner et classer chaque partie ne le permet pas. Je ne sais pas combien de parties j'ai, je ne sais pas toujours qui parle et qui est présente au premier plan en moi, je ne connais pas le nom de chacune d'elle. Mais au final cela n'a pas d'importance ! Même si parfois j'aimerais que tout soit plus limpide est facile. Même si j'ai encore beaucoup tendance à vouloir classer dans "noir" ou "blanc", "bien" ou "mal" chaque événement ou action dans ma vie. Je crois justement que l'un des points essentiels en thérapie et de rééduquer le patient en le sortant de ce fonctionnement binaire. La vie, le monde n'est pas ainsi ! Tout est complexe, changeant... Une chose vrai à l'instant T ne le sera peut-être plus 5 minutes plus tard...
Bon, tant qu'à râler je continue... Je déteste aussi ces chaînes YouTube ou des personnes se filment en "changeant de personnalité" pour montrer les switchs. Je trouve cela vulgaire, intrusif et limite ridicule ! C'est pour moi une caricature grotesque de ce qu'est le TDI. Ces personnes se maquillent à outrance pour accentuer un changement dans leur physique et pour que le switch soit flagrant. Le TDI ce n'est pas cela, pas pour moi en tout cas ! Vous demanderiez à mon entourage (non informé de mon TDI) si ils ont perçu des changements dans mon physique ou mon attitude ils vous répondraient non ! Le TDI je pense que c'est un moyen extraordinaire de CAMOUFLAGE ! Tout est fait pour que rien ou presque ne soit vu, nos changements et switchs sont très subtils. Notre survie dépendait de cela. Quand on comprend comment cela fonctionne, des signes se voient, des changements dans la voix, des regards, des façons de parler ou s'exprimer et surtout ce que nous disons, la logique de notre raisonnement le montrent. Dans nos écrits, cela peut se percevoir, nos humeurs, le désespoir ou nos obsessions, nos facultés perdues momentanément, nos absences ou amnésies... Nous pouvons nous habiller un peu plus "mec" ou au contraire très sexy mais cela passe inaperçue ! Qui n'a pas dans sa garde robe un jogging confortable ou une jolie jupe courte ?
Je referme là le chapitre coup de gueule et vous souhaite une belle journée tout de même !
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