Sur les conseils de ma sœur, je vous fais une petite publication sur mes chats. Elle me dit que le lien que j'ai avec eux est spécial et qu'en parler pourrait aider d'autres personnes TDI à sauter le pas et trouver des petits thérapeutes à 4 pattes (plumes, poils, écailles... Ce que vous voulez...) pour les aider dans leur quotidien...
J'ai deux chats. Deux merveilleux compagnons. Deux membres de ma famille à part entière.
Tout comme le sont, ma mère, ma sœur et ma psy, ils sont un soutient incroyable dans ma guérison et mon mieux être.
L'un est un chat d'appartement, lorsque on me l'a donné, il n'était jamais sorti dehors de toute sa vie.
L'autre est un chat errant que j'ai recueilli qui mourrait de faim.
Ce qui est drôle c'est que parfois j'ai l'impression qu'ils me représentent, me ressemblent, nous ressemblent intérieurement.
Mon chat d'appartement est très câlin, il aime son confort, n'a jamais souffert du froid, de maltraitance, de faim... Il me fait penser à mes parties PAN, mes parties adultes, maman.
Mon chat errant est très sauvage, il a souvent une tête de chouette hostile et en colère, toujours sur ses gardes à observer à distances. Il me fait penser à mes parties colères ou qui observent, qui testent, certaines PE blessées.
Lorsque les flashbacks m'ont envahit, il y a 3-4 ans, mon chat d'appartement a été d'une très grande aide. Il m'est arrivé d'être tellement mal, à vomir parterre, ne plus pouvoir me relever, terrassée... Il venait alors tout doucement et se plaçait sur mon ventre ou mettait son corps tout autour de ma tête et attendait là pendant plusieurs heures en ronronnant doucement. Lorsque j'allais mieux, il partait. Encore aujourd'hui, à chaque fois que je ne suis pas bien, il a comme un radar et le sent. Lorsque j'écoutais l'annonce de reconfinement du Président, il s'est mis sur mes genoux et a réclamé des caresses. Cela m'a calmée.
Toutes les fois ou je traverse quelque chose de difficile, en quelques minutes, il est là sans que je ne l'appelle. Mon chat est un thérapeute, il sent mes états d'âme et il sait comment m'apaiser ! Il est incroyable !
Mon chat errant me fait penser à mes propres parties plus hostiles, celles qu'il faut apaiser, rassurer, apprivoiser, celles qui ont souffert le plus. Il a fallu plusieurs années pour qu'il accepte que je le caresse, pour qu'il vienne près de moi, qu'il réclame de jouer avec moi.
Lui aussi est un thérapeute pour moi. J'ai vu son corps changer, maigre et hirsute au début, les poils en bataille, sales... A présent il est tout doux, une petite boule de poils et de tendresse. Son regard a changé, il s'est adouci, il cherche à communiquer. Il vient lorsque je mange et pose ses petites pattes avant sur mes jambes et me tapote, s'est sa façon de me dire donne moi quelque chose à manger, tout en douceur... Tous les soirs, il vient lorsque je suis couchée et se place à quelques centimètres de mon visage en boule et dort près de moi. Il ne sait pas vraiment miauler, il pousse des tout petit cris d'oiseaux, presque en ultrason. A présent il vient régulièrement me réclamer des caresses, il saute sur mes genoux puis joue à me mordiller les doigts.
Mon chat errant m'a trouvé. C'est une histoire un peu magique, enfin je me plaît à le croire. J'étais dans la rue, j'allais à ma voiture et en traversant la rue pour m'y rendre, il était là, au milieu de la rue, immobile à me regarder avec ses grands yeux. Je n'y ai pas vraiment fait attention. J'ouvre ma portière et je vois qu'une voiture arrive assez vite dans la rue dans notre direction. Le chat ne bouge pas. Ses yeux me supplient, il ne me lâche pas du regard. Il est tout petit, minuscule, on ne voit que ses yeux. La voiture approche... Il ne bouge pas. En une fraction de seconde, je l'attrape dans mes bras et le mets en sécurité. Il ne bouge pas. Il est plein de puces, il sent mauvais et est très sale. Je décide de retourner chez moi et de lui donner à manger et le laver. Il ne dit rien, ne bronche pas lorsque je verse l'eau sur lui. Puis je l'emmène chez le vétérinaire pour voir si il appartient à quelqu'un.
Là, il se transforme en furie ! La vétérinaire me dit que vu sa taille c'est un bébé de quelques mois mais il ne la laisse pas regarder ses dents donc nous n'en sommes pas certains. En tout cas il n'appartient à personne. Je le ramène chez moi, il se calme. Quelques jours plus tard je le ramène chez la vétérinaire pour le faire vacciner et identifier et il la laisse regarder sa bouche. C'est un chat adulte, de 3 ou 4 ans tellement mal nourri qu'il a gardé une taille anormalement petite. Je pense que le jour ou il m'a regardé de ses grands yeux j'étais sa dernière chance, il serait sans doute mort. J'aime à croire que nous nous sommes sauvés mutuellement, que nous nous sommes trouvés, deux âmes blessées par la dureté de la vie qui se sont reconnues.
Ce que j'aime aussi c'est leur indépendance, leur liberté, la simplicité de leur lien à moi. Pas d'oppression, si ils ne veulent pas de caresses, ils le disent très clairement... Vivre avec eux me permet de réfléchir sur les distances saines à avoir dans mes relations, j'aime à le voir ainsi. Nous nous aimons, mais cela n'empêche pas que nous passions plusieurs journées sans faire attention à l'un ou l'autre et quand nous en avons besoin, chacun est présent..
J'ai un lien spécial avec mes deux chats. Je les aime et ils m'aiment.
Et je crois qu'un lien tel que celui-là pour une personne comme moi aide énormément dans ma guérison ! Ils sont de ma famille.
Ils ont également un lien spécial avec mes filles, mon chat d'appartement avec ma plus jeune qui aime beaucoup le caresser, jouer avec lui. Mon chat errant avec ma plus grande qui est moins démonstrative et un peu plus sauvage.
Je pense que la présence d'un animal dans mon quotidien permet de rester encré dans l'ici et maintenant, il donne de l'affection et de l'amour. Lorsque je les caresse, mes parties petites rient et se calment. Sentir leur corps près de moi lorsque je dors me rassure et me fait me sentir moins seule. La solitude de mon appartement me pèse moins. J'aime les regarder se poursuivre et jouer. J'aime les regarder dormir au soleil près de mes fenêtres. Leur présence m'apaise. J'ai besoin d'eux, ils ont besoin de moi, nous avons un lien spécial et merveilleux.
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