Toute l'actualité de ces derniers jours, le reconfinement me mettent en stress.
Depuis quelques jours, je n'arrête pas de faire de grosses crises d'angoisses.
L'annonce du reconfinement, le fait que mon planning change, que certains engagements pour lesquels je travaillais depuis de longs mois avec ma psy soient annulés ont été très dure à encaisser pour moi. Les attentats, la haine dans les actualités... De la colère au début puis de la tristesse et des envies de suicides et ensuite de l'angoisse et de la terreur.
Hier, toute ma journée a été marquée par mes switchs. J'ai été incapable de travailler. J'ai dû boire un peu (2 verres) pour me calmer et réussir à dormir un peu pour retrouver un semblant de calme. C'est un moyen que j'utilise très rarement pour me "calmer" ou m'aider à me couper de tous ressentis. J'ai des parties heureusement dont le rôle interne est de me protéger de cela, ne pas boire, ne pas me droguer, me l'interdire mais en de rares occasions, c'est toléré modérément pour aider.
J'ai décidé de me couper à nouveau des informations, de l'actualité et me remettre dans une "bulle". Comme lors du premier confinement, j'ai demandé à ma sœur de faire filtre pour moi et de ne me transmettre que les informations importantes et indispensables.
J'ai été assaillie par la peur, la peur de mourir, la peur du danger, l'impression que je vais mourir, que je suis en danger, que mes filles sont en danger... Tout se mélange dans ma tête, je suis envahie par les flashbacks. Hier, j'avais beaucoup de mal à discerner le passé du présent. J'ai des parties en colère. Elles disent : "Non ! Nous ne sommes pas en sécurité dans l'ici et maintenant ! C'est pareil, tout est pareil ! On va mourir ! On va souffrir, on souffre encore, c'est pareil, tout est pareil ! L'espoir n'existe pas."
J'ai donc décidé de refaire comme lors du premier confinement et recloisonner mon emploi du temps, mon quotidien, couper certains contacts...
Depuis ce matin, mes parties ont commencé à le faire. Plus d'internet sur mon téléphone, plus d'informations, plus de réseaux sociaux.
On va se concentrer sur le dessin, écouter de la musique apaisante, prendre des bains, regarder de jolis films avec de belles histoires positives, lire, rire, chanter...
Le travail va m'aider à garder un rythme, m'obliger à m'encrer dans ma vie d'adulte et rester active dans le présent.
On verra avec ma psy à notre prochain rendez-vous. Je lui ai demandé que nous abordions ce problème d'insécurité dans le présent, discuter de la menace de la Covid, des attentats... Essayer d'aider mes parties à avoir des inquiétudes réalistes ni trop alarmistes ni trop laxistes. Calmer celles qui sont en colères et ont l'impression qu'on leur ment en leur disant que l'ici et maintenant est sûr, calmer celles qui pleurent et ont peur...
Je pense que dans les prochaines semaines, on continuera à poster des articles sur le site en se concentrant sur la "théorie".
Nos parties sont incroyables. Depuis cet après-midi, je ressens des vagues de douceur et d'amour, beaucoup de calme et de paix. Ca va aller. On va survivra à ça aussi. On a survécu à pire.
Je crois qu'il est important pour nous de nous concentrer sur des choses que nous pouvons maîtriser. Tout ce qu'il se passe depuis quelques jours est complètement hors de notre contrôle, faire une bulle dans laquelle je puisse y mettre des choses que je contrôle me rassure et me fait du bien. Je peux décider ce soir, de m'enrouler dans ma couverture toute douce et chaude et regarder un film. Demain je peux me mettre sur ma terrasse avec une bonne tisane et tendre mon visage aux rayons du soleil, apprécier la caresse du vent sur mon visage. Cette nuit, mon chat viendra sur mon lit et je pourrai le caresser et écouter ses ronronnements et apprécier ses léchouilles et laisser mes parties petites en profiter et rire de sa langue râpeuse et ses mordillements. Demain, je pourrai faire des crêpes et mettre de la bonne musique, dessiner des visages avec de grands yeux remplis d'amour pour rappeler à mes parties qu'à l'intérieur c'est comme ça.
Je vous souhaite un beau et doux week-end. Soyez doux avec vous-même. Prenez soin de vous, de toutes et tous vos vous.
Une très belle vidéo à regarder :
"Comment être à la maison
Tanya Davis 2020
Si au départ, tu te sens seul(e), sois patient(e).
Si tu n'as pas souvent été seul(e), ou si quand tu l'étais, tu ne le vivais pas bien, alors attends simplement. Tu verras que la solitude n'est pas si mal dès lors qu'on l'adopte.
On peut commencer par des endroits acceptables : la salle de bain, le salon de thé, la bibliothèque, où tu peux traîner et lire le journal, où tu peux prendre ta dose de caféine et t'asseoir et rester un moment. Où tu peux feuilleter les piles de revues et renifler les livres ; tu n'es pas censé(e) y parler de toute façon, donc c'est un lieu sûr.
Il y a aussi le club de musculation ou de remise en forme ; si tu es timide, tu peux y passer du temps avec toi-même et avec les miroirs, tu peux y enfiler tes écouteurs.
Puis il y a les transports publics, parce qu'on doit tous aller quelque part.
Et il y a la prière et la méditation ; personne ne te jugera si tu passes du temps avec ta respiration à la recherche de la paix et du salut.
Commence simplement. Les choses que tu évitais peut-être jusque-là à cause de ton principe : « éviter d'être seul(e) ».
Le snack, où tu seras entouré(e) de « bâfreurs sur le pouce », des salariés qui n'ont qu'une heure et dont la compagne ou le compagnon travaille à l'autre bout de la ville, comme toi, ils seront seuls.
Résiste à l'envie de faire passer le temps avec ton portable.
Quand tu seras à l'aise avec le « déjeuner et partir », invite-toi à dîner ; un restaurant avec des serviettes en tissu et de vrais couverts. Tu n'en es pas moins intriguant(e) quand tu manges ton dessert seul(e) et que tu prends la crème fouettée sur l'assiette avec ton doigt. En fait, il y a aura sûrement des personnes à de grandes tablées qui préféreraient se trouver à ta place.
Vas au cinéma. Là où il fait noir et apaisant, seul dans ton siège au milieu d'une communauté éphémère.
Puis invite-toi à danser, dans une boîte où personne ne te connaît, vas au bord de la piste jusqu'à ce que les lumières te persuadent de plus en plus et que la musique te montre le chemin. Danse comme si personne ne te regardait, parce que c'est probablement le cas. Et si on te regarde, dis-toi qu'on le fait avec les meilleures intentions humaines. La manière dont les corps bougent sur les rythmes, avec authenticité, est après tout sublime et émouvante. Danse jusqu'à suer. Et les gouttes de transpiration te rappelleront les meilleures choses de la vie. Laisse-les couler dans ton dos, comme un livre de bénédictions.
Promène-toi seul(e) dans les bois, les arbres et les écureuils veilleront sur toi. Rends-toi dans une ville inconnue, balade-toi dans ses rues, il y a toujours des statues auxquelles parler. Et les bancs faits pour s'asseoir donnent aux inconnus une existence partagée, ne fût-ce qu'un instant, et ces moments peuvent être si euphorisants, et les conversations que tu entames en étant assis(e) seul(e) sur un banc ne se seraient peut-être jamais produites si tu ne t'étais pas trouvé là tout(e) seul(e)."
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