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Photo du rédacteurLeelah

28/08/2021

Je fais un post rapide histoire d'alimenter ce site mais je vous avoue qu'écrire des articles avec une rétrospective sur ce que je vie au quotidien m'est devenu très difficile et source de conflit interne. D'où mon silence et le peu de posts publiés ces derniers temps...


J'ai énormément de mal à prendre du recul sur ce que je vie en ce moment, comme si j'avais perdu ma capacité à analyser mon vécu. Je n'ai plus d'explications internes de mes "parties contrôles" comme ça pouvait être le cas auparavant, elles pouvaient m'expliquer intérieurement pourquoi je traversais telle ou telle phase, pourquoi elles laissaient faire telle partie, pourquoi telle ou telle partie éprouvait ou pensait de cette façon... Mais ce n'est plus le cas. Je n'arrive donc plus à écrire des articles constructifs et suffisamment claires pour être publiés ici. Je me dévalorise beaucoup et j'ai un sentiment très fort d'être en quelque sorte un "imposteur".

Je m'explique : J'ai "perdu" ma capacité à analyser" mais aussi mon côté "intello" capable de "donner un regard scientifique et objectif" à ce que je traverse. Je n'y parviens plus du tout. Je n'ai plus accès à tout ce que j'ai pu lire sur le TDI, sur les articles de recherches... J'ai l'impression d'être devenue bête d'un coup et de ne plus être apte à expliquer ce que je vie au jour le jour. Je n'arrive plus à lire de livres ou des articles scientifiques. J'ai de gros problèmes de mémorisation et de concentration et lire est devenu difficile pour moi.


Le fait d'avoir stoppé pour un temps mon accès à mon compte Facebook a été "positif". Mon "obsession" de ces derniers temps pour trouver une solution de fuite, l'urgence à le faire semble se calmer. Je suis moins obsédée par mon projet de construction d'une tiny house. Le fait d'être totalement coupée de l'actualité et des conflits actuels a fait diminuer mon angoisse de danger et d'urgence à fuir.


J'ai commencé un suivi dans un centre de psychotrauma en complément du suivi avec ma psychiatre. Et j'ai commencé le traitement avec le propranolol. Je ne sais pas du tout si cela va m'aider et fonctionner. Je reste encore très sceptique et sur la défensive. Mais j'ai aussi l'impression que ma défiance vis à vis du corps médical semble avoir légèrement diminué comme j'ai arrêté de lire des articles dénonçant les dérives sectaires dans ce milieu.


Bon, ça c'est le positif...


Le négatif actuel est que je suis extrêmement envahie et que je perds vraiment pied dans mon quotidien. J'ai des troubles de mémoires, des amnésies quasi quotidiennes. Beaucoup de difficultés à me concentrer, retenir les choses, ce qu'on me dit ou demande dans mes journées. Je n'ai jamais été impactée à ce point là. Cela me pose de très gros problèmes dans mon travail et j'envisage même de me mettre en arrêt ou en mi temps thérapeutique...

Je commence à avoir des TOC assez importants et je sens qu'ils prennent de plus en plus d'ampleurs. Du fait de mes problèmes de mémoires, dus à mes switchs constants (entre parties dissociatives qui ne collaborent plus ) dans mes journées, je passe mon temps à douter si j'ai accompli telles ou telles tâches demandées par mon patron. Si il me dit quelque chose à l'oral, 5 minutes après je ne me souviens plus de sa consigne et ne sais plus ce que je dois faire... Je suis obligée de tout noter, d'écrire tout ce que je fais car si non je ne me souviens plus si je l'ai fait ou non. Même juste 5 minutes après. Je n'ai pratiquement plus de journées sans attaques de panique ou crises d'angoisses. Travailler est devenu une vrai source de souffrance pour moi. Je passe donc mon temps à angoisser à en être très très mal et à aller vérifier plusieurs fois d'affilée ce que j'ai fait dans ma journée, ma semaine... Je me réveille la nuit avec des crises d'angoisse, doutant de ce que j'ai fait ou non et incapable de me calmer jusqu'à ce que j'ai vérifié si c'était écrit ou non comme tâche effectuée dans mon agenda. Et même après l'avoir lu, je doute encore, me disant par moment que peut-être qu'une partie dissociative pourrait l'avoir écrit alors que je ne l'ai pas faite...


Je suis aussi du coup, beaucoup dans la fuite et l'évitement de ces situations génératrices d'angoisse. Je fuis une partie de mon travail et le repousse le plus possible (les tâches administratives qui génèrent ces angoisses) et cela finit par exploser en attaque de panique très forte car je fais ces tâches au dernier moment lorsque je n'ai plus d'autres choix.


Mes flashbacks liés à ces angoisses sont très forts et je ne parviens plus du tout à les contrôler et me rassurer, me rendre compte que dans mon présent les choses sont différentes... Je suis extrêmement envahie ! "Faire les papiers" revient à me faire violer. Je revois en boucle en filigrane avec mon présent ce traumatisme de mon enfance. Je revis dans ma chaire ce moment. Les sensations physiques, les émotions ressenties... C'est une torture !! Et un souvenir revient en boucle sur le fait "qu'on ne peut pas me faire confiance", j'entends mon violeur me le hurler, je suis attachée, tétanisée, je vais mourir...


J'ai également de plus en plus de TOC de vérification dans mon quotidien : si j'ai fermé ma fenêtre, ma porte, éteint le gaz... Je suis obligée de vérifier encore et encore... et une fois partie de chez moi, j'ai souvent des bouffées d'angoisses m'obligeant à faire demi tour pour retourner vérifier à nouveau. Je ne me fais plus confiance.


Mon présent est entièrement morcelé. Et je ne fais que switcher à longueur de temps. J'ai donc énormément de difficultés à assembler ma journée ou ma semaine et savoir ce que j'ai fait, avec qui j'étais... Je recommence à avoir beaucoup de difficultés à me repérer dans l'espace, à me déplacer en voiture. Je ne trouve plus ma route, je ne reconnais rien des lieux, des paysages.... Je suis en panique totale... Je fuis donc également les déplacements et sorties car génératrices d'angoisses. J'ai trop peur d'aller me promener et d'être incapable de retrouver ma route, ma voiture... Et lorsque je dois être dehors pour mon travail, je recommence à avoir des flashbacks ou je me sens en danger. Je revois en filigrane le moine me poursuivant dans la forêt, les serpents.... Et je suis terrorisée. Si je suis accompagnée, cela se passe bien. Mais seule, c'est juste horrible !


J'ai aussi tendance à fuir les "responsabilités" ces temps-ci. J'ai toujours su gérer d'une façon ou d'une autre mes propres papiers, les démarches et rendez-vous pour mes filles... Je ne me fais plus confiance, nous sommes beaucoup en conflit intérieur, je n'ai plus confiance en mon présent et ne m'y sens pas en sécurité, je n'ai plus ou très peu confiance dans les psys et le système de soin qui m'est proposé et j'ai ce souvenir en boucle sur le fait "qu'on ne peut pas me faire confiance" reproché par mon violeur parce que j'ai osé dire ce qu'il me faisait à mon père. Je pense que cette "phobie" des responsabilités est dû à un mix de tout cela. Et également dû à la présence très forte ces temps-ci de mes parties "qui se sentent ados" et leur façon de voir le monde et leurs envies de liberté, leur refus d'être adulte, mère, de devoir travailler...


J'espère sincèrement que le traitement au propranolol va fonctionner et m'aider, ainsi que le Seroplex que je prends !!! Je n'en peux plus !!!! Le centre de psychotrauma me propose une aide pour mes TOC.


A voir...

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