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Photo du rédacteurLeelah

24/04/2021

Dire le positif est important. Dire le négatif l'est tout autant...

Mais c'est quelque chose qui m'est difficile. J'ai tendance à taire et garder pour moi mes moments difficiles.

Tout d'abord parce que tout au long de ma vie j'ai appris par les rencontres humaines que j'ai faite que les gens tolèrent peu ou pas les gens qui vont mal. Souvent ils s'en détachent. Je me taisais donc et je gardais pour moi mes difficultés.

Ensuite lorsque je suis mal, je me sens vulnérable et j'ai tendance à masquer cet état par peur de me montrer plus vulnérable et donc d'être revictimisée ou que les gens qui m'entourent se servent de cela pour me faire souffrir.

Puis parce que du fait de mon TDI, j'ai plein "d'états d'esprit" en moi qui cohabitent. Certes je suis dépressive et triste en ce moment mais je peux switcher et être au boulot sans problème, ou m'occuper de mes filles et gérer mon quotidien avec elles sans qu'elles perçoivent ces pensées noires en moi, ou je peux aussi être très en colère... Mon état d'esprit ne se résume pas à une seule chose. Je ne veux pas qu'on m'étiquette dépressive. Je ne le suis pas. Des parties dissociatives de moi le sont. Pas moi dans mon intégralité. Et je sais que c'est assez difficilement compréhensible pour les gens. Le fait que je puisse avoir des paroles si désespérées à un moment lorsque je me livre à eux puis que 5 minutes plus tard je sois capable de rire aux éclats et que je sois complétement différente dans ma façon d'être... Ils auront alors tendance à penser que j'exagère mon désespoir, que je fais semblant ou alors se mettre en colère et me rejeter parce qu'ils ne comprennent pas qui je suis et ne savent pas comment réagir face à moi.


Alors en ce moment j'ai des moments, pleins de moments ou je suis triste et désespérée. Mais j'ai aussi plein de moment où je suis focalisée sur la recherche, je lis énormément d'articles scientifiques, des livres, des sites... Je veux comprendre, je veux savoir... Et dans ces moments je n'ai plus aucune pensées négatives dans ma tête. Je suis fonctionnelle, mon esprit est concentré...


Au travail ces derniers jours cela a été difficile car c'est un moment de l'année difficile et plein de pression dans la branche dans laquelle je travaille et pour mon patron. Il est donc naturellement moins patient. Et si il est moins patient, je le sens et mes parties se réactivent de façon immédiates au moindres signes qu'elles interprètent comme dangereux. Si mon patron s'énerve et hausse le ton, si il a le corps vouté par la fatigue, si il est speed... Tout cela me rend nerveuse et me met sur la défensive. En ce moment il n'a pas le temps de me rassurer et prendre le temps avec moi pour discuter avec mes parties dissociatives qui se réactivent, leur expliquer qu'elles sont en sécurité, leur dire pourquoi il a haussé le ton, leur expliquer qu'il n'est pas en colère contre elles... toutes ces choses qui me permettaient d'avancer, me rassurer, prendre confiance... Et permettaient que mes parties dissociatives partagent mon "présent de l'ici et maintenant" et se rendent comptent au quotidien que le temps des violences et des souffrances est terminé. Actuellement, ce n'est pas possible. C'est ainsi et je dois faire avec. La plupart du temps, je gère comme je peux et je fais le travail que l'on me demande. Et certains jours, je craque. Comme il y a quelques jours, où j'ai été incapable de faire ce qu'il me demandait et me suis mise à chialer comme une madeleine persuadée que si je m'exécutais, j'allais en mourir, avec des douleurs dans tout le corps. Il a gueulé. Et j'ai fini par faire ce qu'il me demandait. Et bien sûr je n'en suis pas morte. Mon patron m'a alors demandé "alors c'était si difficile que ça à faire?" et une de mes parties dissociatives petite lui a répondu en pleurant "oui c'est difficile ça fait mal". Après ça, j'ai pu reprendre mon travail. J'étais épuisée.


Je me sens vraiment déstabilisée en ce moment. J'ai l'impression de perdre d'un coup toutes les compétences que j'avais gagné depuis plusieurs années, de faire une plongée dans celle que j'étais il y a quelques années. Je perds à nouveau du temps. Je dis cela dans le sens où, j'ai à nouveau plein de moment ou je ne sais plus ce que j'ai fait juste avant. Je perds à nouveau mes compétences (comme au travail ces derniers jours) et je sens qu'à nouveau, énormément de conflits intérieurs se font. Je n'ai plus cette cohésion forte que j'ai pu avoir ces derniers mois, peu ou plus de dialogue interne entre mes parties. Je me remets à switcher tout au long de la journée, une partie, puis une autre, puis une autre... c'est épuisant !


Je pense que c'est du au fait que je me sens un peu perdue et abandonnée. Je n'ai plus d'objectifs claires et précis de mon futur, beaucoup de choses que j'avais prévues, dans lesquelles je m'étais investie en pensée et en action ses derniers mois ne se feront pas finalement. C'était la première fois où je planifiais des choses de façon durable, sur du long terme... Et que cela s'écroule et ne se fasse pas a été très difficile pour moi à accepter. Mon avenir après avoir été pour la première fois de ma vie visualisé concrètement et investi concrètement s'écroule... Du coup je suis à nouveau dans le flou, l'incertain comme l'a été la majorité de ma vie et mon vécu. Je ne me projetais jamais très loin. Je savais que d'une façon ou d'une autre les choses allaient virer en catastrophe... Puis ces derniers mois, je me suis autorisée à penser en terme d'avenir, en terme de positif, en terme de durabilité... Et quand enfin j'osais espérer, y croire... Tout c'est écroulé. Du coup cela m'a bien cassée !


J'étais aussi à un point de ma thérapie ou enfin depuis plusieurs mois, toutes mes parties dissociatives avaient accepté de baisser leur garde. On avait toute accepté de nous montrer, de discuter avec ma psy, d'exprimer tout haut ce qu'on vivait et ressentait dans notre tête et notre corps. On avait accepté de ne plus voir les choses de façon systématiquement fataliste. On avait accepté que en fait, des gens bien existent, on pouvait faire confiance, on pouvait être nous, se montrer tel qu'on est et que cela n'engendrerait rien de mauvais, notre psy ne nous ferait pas de mal, on ne serait pas rejeté... On avait accepté d'y croire. On ne se cachait plus. On faisait confiance.


Puis certaines choses que ma psy a dites et faites nous ont réactivé.


Il m'est difficile de parler de cela ici. Et c'est pour cette raison que j'ai très peu écrit ces derniers mois. Ce site a pour but de témoigner et d'être un témoignage positif pour les personnes TDI. Montrer qu'on peut s'en sortir. Je suis donc assez réticente à dire les choses négatives que je traverse ou les critiques vis à vis des psys. Car derrière, je sais qu'il y a des humains bienveillant (pour la plupart j'espère) qui vouent leur vie à aider des gens blessés et en souffrance. Mais je pense aussi qu'il est important que je témoigne de ce qu'il se passe maintenant pour peut-être aider les psys qui suivent des patients TDI à comprendre les conflits et le pourquoi de ces conflits qui peuvent amener à une rupture de lien.


Je ne suis pas encore prête à vraiment écrire la dessus. Je le ferais plus tard, quand le calme sera revenu à l'intérieur de moi.


Quoi qu'il en soit, j'ai arrêté de voir ma psy. Et c'est quelque chose de très effrayant pour moi ! J'en étais à un stade dans ma thérapie ou toutes mes parties dissociatives avaient confiance en elle et étaient prêtent à aborder notre passé traumatique. Nous étions prête à lui dire, à en parler. Nous étions prête. Et juste à ce moment là, des choses qu'elle a dites et faites ont été des déclencheurs de méfiance et de peur. Dans ce cas là, si on n'a pas confiance comment aurait on pu partager avec le pire de ce qu'on avait vécu ? Comment aurions-nous pu être si vulnérable face à elle, si nous ne nous sentions pas en confiance ? Ce n'était juste pas possible.


Et cela donne l'impression à certaines parties dissociatives que ce vécu récent est une expérience de plus qu'il ne faut pas dire ce qu'on a vécu car quand on s'apprête à dire, des catastrophes se produisent, les gens nous rejettent et nous nous retrouvons seuls. Pour ces parties, ma psy nous a rejeté car nous allions dire. Elles ont donc à nouveau peur de le faire.


Je me sens presque en permanence en danger.


En danger au boulot parce que mon patron s'énerve, que je me sens incapable, que je perds mes compétences de travail à nouveau et donc des scénarios catastrophes tournent dans ma tête... je vais perdre mon boulot, je vais crever de faim avec mes filles, je vais me retrouver à la rue...


En danger car je me sens seule. J'ai perdu des amis récemment, ma psy... J'entends à nouveau beaucoup de parties qui pleurent dans ma tête. Imaginez devoir travailler en entendant pleurer constamment... Croyez moi c'est juste atroce ! Epuisant ! Je n'arrive plus à dialoguer et rassurer intérieurement. Alors je switch, je switch à longueur de journée pour ne pas les entendre, les sentir... Et je m'endors avec un film à fond dans les oreilles, si je mets le volume à fond, je finis par ne plus les entendre et je peux m'endormir... Mais c'est épuisant ! Et il est clair que mon sommeil n'est pas des plus réparateurs !


En danger car je vois le monde autour comme dangereux. Le Coronavirus bien sûr n'est pas un climat qui rassure sur l'avenir en général... Mais le monde des soins psychiatriques également...


Une conférence sur la dissociation et les traumatismes organisée par un groupe qui promeut "la guérison miraculeuse par des traitements holistiques", de "guérir des gens du cancer par l'imagination", de "changer l'ADN par l'intention", qui parle "guérisseur, de chamanisme, de guérison par l'énergie, de vortex créé par l'émotion"... Tout cela réactive forcément toutes mes parties dissociatives... Cela sonne étrangement comme des choses déjà vécues dans mon enfance, déjà entendues... Et que des professionnels soignant participent à cela fait que certaines de mes parties dissociatives se disent qu'il ne faut faire confiance à personne, que le danger est partout !!


Comment ces pros peuvent ils participer à cela ? Comment peuvent ils en faire la publicité ?

N'ont ils pas un devoir de préserver leurs patients ? Préserver toutes les personnes qui iront les écouter et qui vont croire du fait que tous les intervenants sont mis au même rang, que toutes les approches sont validées, sont bonnes ? Comment peuvent ils ne pas se poser de question et ne pas mettre en garde ? J'ai beaucoup de mal à le comprendre ! Au bout d'un moment le "l'erreur est humaine" a bon dos !! Cela m'a pris 10 minutes pour trouver ces infos. Elles n'étaient pas cachées, les articles dans lesquels ces phrases sont écrites sont aux vues et au su de tous... Donc cela signifie il que ces pros le cautionnent, sont d'accord ? Dans ce cas là, il y a un gros problème !! Nous les patients on galère déjà à trouver un psy compétent alors si en plus on doit passer par des psys qui relayent ce genre de théories....

Merci mais non merci !!!


Voilà pourquoi il est tellement important pour moi de comprendre, de chercher par moi-même, de remettre en question, de décider dans ma thérapie !!!


Donc pour des psys comme ceux là, une personne victime d'une secte dans son enfance, qui y a vécu des violences continuelles, des viols va se soigner avec des soins irrationnels ?

Une personne avec de la dissociation ou un TDI qui a été manipulé, qui a perdu le contrôle de son corps, de son esprit va se soigner par des soins tels que ceux là ?

Mes parties dissociatives fuient cela, comme la peste !!! Et voilà la conséquence, des patients qui sont privés d'aide et de soin parce que des professionnels pensent que le shamanisme, ou l'exorcisme ou des prières ou je ne sais quoi va nous aider à guérir...


Je suis TELLEMENT, mais TELLEMENT en colère !!!!!


Et c'est ce qui participe également à cette phase ou je suis si déstabilisée.

Mon avenir est noir car je me mets à douter de pouvoir trouver une psy suffisamment les pieds sur terre qui ne me proposera pas un traitement étrange et farfelu.

Je veux du concret, je veux du vérifiable, je veux du scientifique !!!


Je n'ai rien contre ceux qui y croient. Chacun est libre ! Mais gardez en tête si vous êtes un pro que vos patients sont en recherche désespérée d'aide, souvent depuis des années, qu'ils sont fragilisés, vulnérables et que vous avez une responsabilité éthique à leur égard ! Et je veux aussi la possibilité pour moi qui refuse catégoriquement ce genre de pratique d'avoir droit à des soins de qualité exempte de cela!!! C'est mon droit.


Une autre chose que ce genre de pratique génère aussi chez moi est que du fait que tout et n'importe quoi est associé au traitement du trauma, beaucoup de choses me sont inaccessibles. Le yoga me fait peur et me réactive. En soit cela pourrait m'aider mais trop de pratiques étranges y sont associées, je suis donc incapable de l'appliquer pour m'aider dans mon quotidien car certaines parties dissociatives voient cela comme dangereux pour moi.

Le terme "pleine conscience" me réactive. Cela réveille en moi des traumatismes que j'ai vécu enfant. Tout cela pour dire que ce serait bien qu'il y ait un ENCADREMENT des pratiques qui soient fait !!!!

Je suis bien consciente que la science ne sait pas encore tout, qu'il faut expérimenter certaines approches qui au départ semblaient farfelues et que c'est ainsi que la science avance et donc le traitement des patients également. Mais est-ce obligatoire de parler d'autres monde, de chakra, de vortex, de renier entièrement le bien fondé de la médecine, des médicaments qui a sauvé et sauve des vies ? Pourrais je un jour faire de la méditation sans tomber sur un site qui ne propose pas de gourou à écouter ? Serait il possible de séparer et réglementer les pratiques pour et surtout pour le traitement des victimes de traumatisme ??!!!


La dissociation est très étrange à vivre, le TDI encore plus. On commence enfin depuis de nombreuses années à avoir des preuves scientifiques de ce qu'il se passe dans le corps et le cerveau des patients atteints de ces troubles. Alors pourquoi repartir dans des délires de "possession" et d'explications spirituelles ou ésotériques ? Pourquoi ne pas rester dans le scientifiques, le palpable...? Vous desservez notre cause en faisant cela. Et cela me met dans une colère noire !!! Nous devenions enfin crédible, notre parole commence enfin à être entendue...


Du coup, je cherche à nouveau une psy. J'ai revu une psychiatre qui m'avait suivie pendant quelques temps il y a plusieurs années. Mais j'hésite. Ma confiance est brisée et entre parties dissociatives on bataille beaucoup à l'intérieur pour savoir si on essaie de reprendre un suivi avec elle ou non.


Certaines de mes parties se disent que seule une TDI pourrait vraiment nous aider. Au moins avec une TDI on n'aurait pas à jouer les cobayes et à "expliquer", "informer", "faire comprendre" à notre psy. Une TDI saurait. Une TDI étant passée par là, ce chemin de guérison que nous faisons actuellement pourrait nous répondre concrètement, témoigner de comment elle l'a vécu, qu'est ce que cela fait, comment est son présent... On creuse aussi de ce côté là.


Voilà, désolée pour ce mic mac de pensées désordonnées... Voilà ce qui me trotte dans la tête ces jours ci...


Ca et me fabriquer une Tiny house. Certaines de mes parties sont à fond dans ce projet et font énormément de recherches. Ne dépendre de personne, pourvoir fuir à tous moments, avoir mon chez moi, partout... Quand ces parties sont là, seul ces recherches comptent... Vite, vite ! Monter le projet, le réaliser pour être enfin en sécurité... Bon heureusement d'autres parties tempèrent ce projet. Laisser ces parties avoir ce projet me permet de me calmer. Ainsi j'ai quelque chose, un projet au quel m'accrocher, un nouveau projet tourné vers l'avenir même si je sens que celles qui le portent ne sont vraiment très bien orientée dans le présent et le fait que je ne suis plus en danger immédiat. Cela a juste le mérite de me calmer et de canaliser mes pensées vers quelque chose de positif plutôt que sur le désespoir que je ressens, le sentiment d'abandon, la colère...


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