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Photo du rédacteurLeelah

19/06/2022 Alcool : Règles de vie dans les Communautés nouvelles



Dans la secte dans la quelle j'ai grandi, boire de l'alcool était interdit. Nous n'en avions pas à table ni lors des grandes fêtes et célébrations.

Mais cette règle n'était pas la même pour tous.... Le gourou aimait l'alcool. Lorsque j'étais adolescente, il nous emmenait les autres jeunes adolescents de mon âge et moi à des séances de cinéma et systématiquement, nous allions "boire un pot" avec lui. Il se prenait donc un ou deux verres de bière.

J'ai également assisté plus tard lorsque le gourou et sa femme m'ont mariée à leur fils à leurs vacances très privilégiées... Là, ils buvaient sans scrupules et sans aucun respect des règles qu'ils avaient imposées... Dans leur famille, être un bon buveur était être un homme, un vrai... Il le disaient avec fierté.

Ils imposaient des règles aux autres membres de la secte mais ne les appliquaient pas à eux-mêmes...

Ce "temps privilégié" de sortie au cinéma avec le gourou était lui aussi assez étrange vu que mes propres parents n'avaient pas le droit de nous y emmener eux-mêmes... Dans la tête d'une adolescente comme moi, ces moments où nous avions le droit à ce genre de sortie exceptionnelle et privilégiée (ce n'était pas accordé à n'importe quel enfant dans la secte, le gourou nommait les chanceux...) était comme une récompense dont je me sentais redevable. Je me sentais "aimée", "élue", "sélectionnée" parmi tous les autres enfants... Et j'éprouvais beaucoup de reconnaissance envers le gourou de m'avoir "choisie" ainsi que de la colère contre mes propre parents qui eux ne prenaient jamais de temps pour faire des choses qui sortaient de l'ordinaire et de notre quotidien... C'était une façon pour le gourou de continuer et accroître son emprise sur moi, de faire perdurer en moi l'incohérence de ses agissements. Il était d'un côté "bon", il se préoccupait de moi, voulait que je sois heureuse, que je vive de belles choses, des moments de joies... et de l'autre il me violait. Mes parents à mes yeux ne se préoccupaient jamais de moi, n'avaient jamais de temps pour moi, seul les personnes que la secte accueillait comptaient à leurs yeux. Et le gourou savait très bien appuyer sur ces blessures d'attachement...


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