Cette semaine, d'une certaine façon, j'ai le contre coup du "contrôle" que j'ai du faire la semaine dernière...
J'ai eu beaucoup de moments où j'entendais des parties dissociatives râler, pleurer, m'insulter... "Tu ne fais pas attention à nous, nous on ne compte pas, tu veux nous faire taire, tu ne nous entends pas, tu ne nous crois pas, tu veux encore nous oublier et nous faire disparaître"...
Je ressentais des émotions assez forte de colère dans mon corps, des maux de ventre, des envies de vomir, des envies de pleurer et de forts moments de désespoir. Rien à voir avec l'intensité de ces émotions que j'ai pu ressentir à d'autres moments, elles étaient "supportables" mais bien présentes !
Cette semaine, lorsque ma fille était avec moi, je faisais "ce que j'avais à faire" en tant que maman. Dès qu'elle repartait, tout explosait en moi.
Pour aller au travail, j'entendais à nouveau des pleurs très intenses. Des phrases telles que : "J'en peux plus, je veux plus". Et j'ai à nouveau beaucoup été empêchée de faire mon travail, avec des moments de "pertes de temps" où je me souviens m'être dit que je devais faire telle tâche et me "réveiller" plusieurs heures après sans savoir ce que j'avais fait, la tâche n'ayant pas été faite. Beaucoup de moments d'angoisses à me sentir submergée et dépassée par tout ce que j'avais à faire et sur le fait que je suis dépassée et que c'est trop, trop pour moi. Avec une très forte envie d'abandonner, de m'allonger en boule parterre et ne plus bouger. Des moments ou je me sentais sans force, vidée de toute énergie.
Beaucoup de conflits internes ont repris en moi ces temps-ci.
- Des parties qui veulent arrêter de travailler.
- Des parties qui veulent fuir et se cacher.
- Des parties qui veulent quitter mon copain.
Toute la semaine, j'étais en lutte, certaines de mes parties voulaient retourner dans mon appartement et d'autres sont terrorisées d'y aller. J'ai ramassé mes affaires cette semaine, les ai mises dans le coffre de ma voiture. Chez mon copain, je suis incapable de m'installer. Cela fait pourtant depuis le mois de septembre que j'habite presque à plein temps chez lui. Mais je suis toujours prête à fuir si besoin. J'ai 4 habits de rechanges, des livres que je suis en train de lire, mon ordinateur et ma brosse à dent. Il m'avait dégagé une de ses armoires pour y installer mes affaires. Je n'ai pas pu le remplir. J'ai tout mis dans un placard à l'entrée de sa maison, tout laissé dans des sacs. Prête à fuir en une fraction de seconde... Mes filles, ce n'est pas le cas. Elles ont chacune une chambre meublée et décorée à leur goût, leurs affaires dans leurs placards chez mon copain. Moi, je ne peux pas. M'installer et comme un arrêt de mort pour moi. Cela me terrorise! Au bout de plusieurs jours de lutte cette semaine, j'ai réussi à me rendre chez moi. J'y ai déposé mes affaires. Une fois chez moi, j'ai ressenti beaucoup d'angoisse. "Fuie, fuie ! Ou tu vas crever!". J'ai dû fuir.
Je suis vraiment littéralement tiraillée entre deux besoins, deux volontés. Rester et partir. Quand j'obéi à l'un, l'autre m'envahie. Et je ne sais plus ce que je veux faire, dois faire, à quoi obéir, qu'est-ce qui permettra enfin de ne plus ressentir ce mal-être? Qu'est-ce qui fera que cela s'arrête enfin?
Je suis en mode "gelé" en ce moment. Je n'arrive pas à bouger, agir, décider... J'attends. Si j'attends, si je ne fais rien, si je ne décide rien, mon monde ne s'écroulera pas, rien n'arrivera, je ne vais pas mourir, je ne souffrirai pas...
J'ai prévenu mes filles, ce week-end, nous restons chez mon copain mais pendant la semaine, nous retournons à l'appartement. Je sais qu'ainsi, je devrai m'y tenir. Mais je sens que des parties s'y opposent et luttent contre cette décision.
Ce week-end, je me sens étrangère à mon copain, froide, distante. Il est comme un étranger pour moi, j'ai du mal à ressentir de l'affection pour lui, je nous sens déconnectés. Je pense que la partie présente à ce moment là, est actrice en ce moment pour m'aider à retourner dans mon appartement, pour me faciliter la tâche... Lorsque mon copain me parle, j'entends des phrases comme "purée ce qu'il est ennuyeux, mais il va se taire ? Il me saoule!!". (Mon copain est très intelligent, un genre de Géo Trouvetou qui invente et fabrique plein de choses. Et il m'explique très souvent tout ce qu'il fait. D'habitude, cela me passionne, pas actuellement...)
Et en même temps, je sens que certaines parties luttent à l'inverse avec des stratégies pour faire en sorte que mon retour à mon appartement ne se fasse pas. Hier, j'étais littéralement épuisée et sans force. J'ai dormi tout l'après-midi. Je me sens vidée et des parties pleurent dans ma tête, j'entends "Je ne peux pas assumer les filles toute seule, j'ai besoin de lui, sans lui je n'y arriverai jamais, c'est trop, j'en peux plus". Et certaines parties m'ont empêché de dormir cette nuit. Cela m'arrive souvent quand j'ai des conflits internes. Certaines parties dissociatives ont très bien compris que moins je dors, plus je suis épuisée plus j'ai du mal à "contrôler" mes parties dissociatives et avoir un regard clair basé sur mon "ici et maintenant" et prendre des décisions adéquates et adaptées. Je suis alors beaucoup plus envahie par des "switchs" entre parties dissociatives et j'ai beaucoup de mal à distinguer les différences entre mes croyances et actions basées sur mes stratégies passées de survies et mon présent.
J'en ai marre !!! Marre de ressentir tout cela et être engluée là dedans. C'est comme ci je voyais la scène de l'extérieur. Je me vois vivre, ressentir cela. Je suis capable de comprendre tout ce qui me traverse. Mais je ne peux rien y changer, je ne peux pas stopper ce vécu infernal. Et je ressens de la rage contre moi-même, de la haine. Je suis nulle !!! Une grosse merde, une bonne à rien, une coupable.
Une petite énumération de ce que je peux ressentir ou être par moments :
Je me déteste de dépendre de mon copain. Je déteste ce lien qui nous lie. Il me fait peur car un lien c'est une faiblesse, un moyen que les gens ont pour nous blesser, nous torturer. Si on n'est lié à personne, personne ne peut nous faire de mal.
Je déteste être seule. Ne pas avoir d'homme dans ma vie est synonyme de mort. Si je n'appartiens à personne, personne ne s'inquiétera de moi si je meurs, si je disparais. Ne dépendre de personne, c'est mourir, c'est ne pas exister, c'est disparaitre.
J'ai peur, je suis une enfant. Une enfant ne sais pas. Si je n'ai pas un homme qui prend les décisions pour moi, qui me rassure et me dis ce que je dois faire, des gens vont mourir à cause de moi. Les filles pourraient mourir par ma faute. Je ne peux pas décider seule.
Je suis une adulte. Je sais gérer ma vie d'adulte. Je ne laisse plus personne me dicter mes actions. Je lis et j'apprends beaucoup sur l'emprise, les mouvements sectaires, la manipulation... Je suis très intelligente. Je n'ai besoin de personne. Mes filles j'ai toujours su les protéger et je sais prendre les bonnes décisions, je sais les écouter et agir comme il le faut. Je le sais parce que c'est ce que j'ai fait toutes ces dernières années. Je suis une adulte et une bonne mère.
J'ai peur. Le climat actuel me fait très peur. Le covid, le réchauffement climatique, les guerres... Toutes les informations catastrophiques, les conflits d'opinions de la télévision et des médias me terrorisent. J'ai envie de mourir. Je suis trop petite, trop faible pour survivre à tout cela. Tout est trop compliqué, noir, apocalyptique... Je voudrais mourir et être enfin délivrée de cette peur qui m'envahie et me paralyse.
Je suis forte. J'ai survécu. Je survivrai encore. De quoi ai je besoin pour survivre ? Je veux me préparer un sac de survie pour si un jour je dois fuir avec mes filles. Je réfléchie à des stratégies de survies. J'ai envie de me construire ma tiny house ou mon camion pour être prête si ça part en couille. Je me sens forte et déterminée.
Je suis faible. Actuellement, la situation est dangereuse. Je ne peux pas me mettre en danger et mettre en danger mes filles en arrêtant de travailler. Je pourrais ne plus retrouver de travail, je pourrais crever de faim et de froid. Je dois obéir et donner le corps à mon copain. Si je suis gentille, il me protégera, il me prendra sous son aile. Je serai en sécurité et mes filles aussi.
Je suis libre ! Je suis une adulte ! Je décide pour mon corps ! Il n'appartient qu'à moi. Mon copain le comprend et le respecte. Il me respecte. Il me demande. Quand je dis non, il l'écoute. Il ne me force pas. Il est bon. Jamais personne n'a été bon pour moi. Je l'aime. J'ai de la chance. Je veux rester avec lui. Nous nous aimons. Il m'a écouté. Il sait. Il n'est pas parfait. Parfait, cela n'existe pas. Il a été et est là pour moi. En ce moment, il a besoin de moi. C'est ça un couple, faire des compromis. Je lui suis redevable, je lui suis reconnaissante. Avec lui, je me sens femme, j'existe. Je ne suis pas un morceau de chair qu'on utilise.
Je suis libre ! Je suis une adulte ! Je décide pour mon corps ! Il n'appartient qu'à moi. Je veux être libre. Je ne veux plus dépendre de quiconque. Je ne veux plus ressentir de culpabilité, de devoir donner quelque chose pour remercier, être redevable. Je veux le quitter. Il ne veut plus m'écouter en ce moment. Il se fiche de ce que je vie et ressens. Il ne se rend pas compte. Il a menti. Il avait promis de nous aider. Il ne le fait plus. On ne peut pas avoir confiance en lui.
Je veux être seule. Apprendre à gérer ma vie seule. J'ai très peu eu de moments où j'étais vraiment seule sans mec. Je sens que j'ai besoin de ce passage pour me libérer du passé et de ces automatismes que j'ai. Je veux découvrir qui je suis. Et ça je ne peux le faire qu'en étant seule. J'ai encore trop de moments où j'ai des parties dissociatives qui pensent que je dois dépendre d'un homme, que je dois me donner à lui, donner le corps pour survivre. Je veux changer ces croyances. Mais comment le faire tout en étant en couple ?
La solitude me terrorise. J'ai peur de vivre seule. Je me sens abandonnée, invisible, inexistante, morte... La solitude c'est la mort. Pour vivre, il faut être en groupe et être en couple. J'ai peur des parties dissociatives désespérée. J'ai peur que si je suis seule, je ne les contrôles plus et que elles me tuent. En couple, je suis obligée, obligée d'agir, obligée de cacher, obligée de continuer et me battre. Seule, il n'y a que moi, et ces parties dissociatives sont en moi. J'ai peur de ce qu'elles pourraient faire. je dois les empêcher.
Je suis en colère. Actuellement, je n'avance plus. J'ai été obligée de tout occulter à nouveau, tout mettre en retrait. Je suis en colère que la situation actuelle m'oblige à fonctionner ainsi. Les besoins de ma fille, les besoins de mon copain... Je ne peux pas, je ne veux plus continuer ainsi. Je veux aller mieux, je veux moins souffrir, je veux me libérer. Je ne veux plus être dissociée. Mon copain ne veux pas comprendre. Je porte plainte. Il est nécessaire que je fasse en sorte que mon quotidien me permette à nouveau de m'exprimer et être toutes mes parties dissociatives. Si non, comment pourrais je témoigner et dire ? Ma priorité c'est mes filles et moi. Je dois prendre une décision et faire en sorte de retrouver un quotidien où je ne masque plus. Comme c'était le cas il y a quelques mois.
Voilà le genre de tiraillements et raisonnements qui peuvent m'assaillir par moments...
Pas simple !!
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