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13/02/2021 Amoreena Winkler





Voici les deux livres autobiographiques écrit par Amoreena Winkler.

Elle a participé à l'émission "Mille et une vies" dont voici la vidéo :


J'ai lu son livre "Purulence" cette semaine.

Elle y raconte son enfance dans la secte "Les enfants de Dieu, la famille internationale". Ce premier livre retrace son parcours de vie de sa naissance à ses douze ans. Je suppose que le livre "Fille de chair" en est la suite avec le récit de sa prise de conscience et son cheminement pour fuir de cette secte à l'âge de 17 ans... Il est malheureusement épuisé et je ne l'ai pas lu.


Un lien pour en savoir plus sur cette secte :


Son livre m'a fait l'effet d'une douche froide !

La lecture des premiers chapitres m'a beaucoup remuée ! Elle a été violée à l'âge de 4 ans et elle décrit très bien dans son livre la perversion et le model incestuel omniprésent dans son éducation. Elle y parle beaucoup de masturbations, d'envies sexuelles... et c'est très dérangeant ! On se sent sale à la lecture de ses premières pages. On se sent sale, perverti... Elle y décrit très bien cette contamination de l'esprit de l'enfant par le désir pervers du pédocriminel. On a presque l'impression que le début de ce livre est un livre pour pédocriminel tellement le descriptif est cru et abjecte ! Elle y décrit très bien l'excitation sexuelle non concordante et comment le corps fait en sorte de se lubrifier et de relâcher les tensions pour se sauvegarder et ne pas être trop abimé par les viols.


Heureusement, il y a ce "hic" de son âge qu'elle rappelle de temps en temps au fil des pages... "J'avais 4 ans, j'avais 5 ans..."

Son livre permet de bien comprendre comment un esprit est dans l'incapacité de comprendre la violence des traumatismes qu'il subit.

Elle raconte de manière froide et détachée la violence quotidienne, les partouzes auxquelles les enfants et les adultes s'adonnent, le climat incestueux omniprésent... Les mécaniques du secret et de l'emprise... Elle raconte les abandons des institutions qui malgré les signes évidents qu'elle montrait n'ont jamais rien fait... Elle raconte simplement comment un esprit peut avoir à se diviser, se morceler pour survivre face aux incohérences... Comment un enfant peut être amené à se détacher de son corps (dépersonnalisation) ou de son environnement (déréalisation) pour survivre. Comment un enfant va se diviser en "parties dissociatives" pour s'adapter à son environnement violent et traumatisant bien qu'elle ne le nomme pas ainsi explicitement. Certaines parties qui se conforment aux demandes violentes des adultes, certaines parties qui testent et se rebellent, certaines parties qui observent et analysent, certaines parties qui élaborent des plans de fuites, certaines parties qui jouent un rôle et trouvent les moyens possibles pour survivre aux viols....


Dans ce livre elle ne parle pas d'amnésie dissociative. Je ne sais pas si Amoreena Winkler en a eu. Je ne sais pas si elle a comme moi un trouble dissociatif de l'identité. Elle n'en parle pas dans son livre.

Mais à sa lecture, j'ai eu l'impression de m'entendre moi-même. D'entendre mes propres réflexions, mes propres analyses sur mon quotidien. J'ai eu l'impression au fil des pages de voir décrit mon propre "découpage", "morcellement" de mon identité au fil de son récit de vie. Et cela m'a fait un sacré choc ! L'effet irréel de lire mes propres mots, mes propres pensées écrit dans un livre qui parle d'une autre que moi...


Notre histoire n'est pas tout à fait identique mais certaines choses se ressemblent...

Elle, dans la secte "la famille", les "cérémonies" sexuelles étaient généralisées à tous les membres. Moi c'était plus une "élite", certains membres qui y participaient sans que tout le monde soit au courant.

Elle, la violence, les coups étaient généralisés et quotidiens. C'était un des préceptes de la secte et était appliqué par les hommes sur les femmes et les enfants.

Moi, la violence physique était réservée à cette "élite" et se faisait de manière cachée. La violence psychologique pour moi était par contre quotidienne et omniprésente. Mon père était violent mais pas au même degré que le beau-père d'Amoreena. Et j'avais une mère aimante et douce contrairement à elle.


Je retrouve dans son récit les mêmes mots et cérémonies que j'ai vécu. Ils pratiquaient le "chant en langue", le "repos dans l'esprit", l'"exorcisme", le prosélytisme (recruter des adeptes ) comme la secte dans laquelle j'ai grandi. Les incohérences entre dogmes et préceptes montrés à l'extérieur et ce qu'il se passait en vrai à l'intérieur sont les mêmes. Je retrouve mes propres questionnements face à ces incohérences qu'elle énumère.


Et une autre similitude étrange est le moment où les "partouzes" en groupe d'enfants ont cessé. Pour moi, cela coïncide également à la même période qu'elle. J'ai essayé de chercher ce qui a déclenché cette peur et fait que cela s'arrête aux alentours de la même période dans plusieurs mouvements sectaires pédocriminels mais pour l'instant je ne trouve pas. Ce qui est étrange c'est d'entendre la même peur des dirigeants, la même mécanique qui fait qu'ils modifient leurs pratiques par peur d'être pris en flagrant délit.


Pour moi, cela n'a pas changé grand chose. Les viols ont continué par la suite mais j'étais la seule victime mineure contrairement à quand j'étais petite où cela se pratiquait en groupe, plusieurs adultes et plusieurs tout-petits enfants (de mes 2 ans et 2 mois à mes 8-9 ans).


Comme elle, j'ai été retirée à la garde de mes parents pour un "reformatage". Comme j'étais sur le point de craquer et tout révéler, on m'a mise ailleurs, dans la maison du gourou loin de mes parents, là où il a pu continuer à me violer quotidiennement.


La mécanique sectaire est la même. L'emprise est la même. Nous avons en commun, beaucoup de choses, beaucoup de vécu. La seule différence entre nous est le côté plus "secret" des viols pour moi et un degré un peu "moindre" de violences physiques.


Son livre a été publié en 2009. Mais que font les gouvernements ? Que fait la société ?

Combien de victimes devront parler publiquement pour qu'enfin de vrais mesures soient prises pour protéger les enfants ?


I read her book "Purulence" this week.

She tells about her childhood in the sect "Children of God, the international family". This first book traces her life journey from birth to age twelve. I suppose that the book "Daughter of flesh" is the continuation of it with the story of her awareness and her journey to flee from this sect at the age of 17 ... It is unfortunately exhausted and I did not have it. not read.


A link to know more about this sect:

https://www.gemppi.org/sectes-et-mouvances/profils-religieux/une-rescapee-de-la-secte-des-enfants-de-dieu-temoigne/


Her book made me feel like a cold shower!

Reading the first chapters moved me a lot! She was raped at the age of 4 and she describes very well in her book the perversion and the incestual model omnipresent in her upbringing. She talks a lot about masturbations, sexual desires ... and it's very disturbing! You feel dirty reading its first pages. We feel dirty, perverted ... She describes very well this contamination of the mind of the child by the perverse desire of the pedocriminal. We almost have the impression that the beginning of this book is a book for pedocriminal so the description is crude and abject! She describes very well the mismatched sexual arousal and how the body makes sure to lubricate itself and release tension to save itself and not be too damaged by rape.


Fortunately, there is this "snag" of her age that she recalls from time to time over the pages ... "I was 4, I was 5 ..."

Her book allows us to understand how a mind is unable to understand the violence of the traumas it undergoes.

She tells in a cold and detached way the daily violence, the orgy in which children and adults indulge, the pervasive incestuous climate ... The mechanics of secrecy and control ... She tells of the abandonment of institutions that despite the obvious signs she was showing never did anything ... She simply tells how a mind can have to divide, to fragment itself to survive in the face of inconsistencies ... How a child can be made to detach itself from its body (depersonalization) or its environment (derealization) to survive. How a child will divide into "dissociative parts" to adapt to her violent and traumatic environment although she does not name it so explicitly. Some parts that comply with violent demands of adults, some parts that test and rebel, some parts that observe and analyze, some parts that make plans to escape, some parts that play a role and find possible ways to survive rape ....


In this book she does not talk about dissociative amnesia. I don't know if Amoreena Winkler had any. I don't know if she has dissociative identity disorder like me. She doesn't talk about it in her book.

But reading it, I felt like I heard myself. To hear my own thoughts, my own analyzes of my daily life. I had the impression over the pages to see described my own "division", "fragmentation" of my identity over the course of his life story. And that gave me a real shock! The unreal effect of reading my own words, my own thoughts written in a book about someone other than me ...


Our story is not quite the same but some things are similar ...

She, in the sect "the family", sexual "ceremonies" were generalized to all members. Me it was more an "elite", some members who participated without everyone knowing.

She, the violence, the beatings were generalized and daily. It was one of the precepts of the sect and was applied by men to women and children.

Me, physical violence was reserved for this "elite" and was done in a hidden way. Psychological violence for me was on the other hand daily and omnipresent. My dad was violent but not to the same degree as Amoreena's stepfather. And I had a loving, gentle mother unlike her.


I find in her story the same words and ceremonies that I experienced. They practiced "singing in tongues", "rest in the spirit", "exorcism", proselytism (recruiting followers) like the sect in which I grew up. The inconsistencies between dogmas and precepts shown on the outside and what actually happened inside are the same. I find my own questions in the face of these inconsistencies that she lists.


And another weird similarity is when the children's group "orgy" ceased. For me, it also coincides with the same period as her. I tried to find out what triggered this fear and made it stop around the same time in several pedophile sectarian movements, but so far I can't find it. What is strange is to hear the same fear of the leaders, the same mechanism which makes them modify their practices for fear of being caught in the act.


For me, that hasn't changed much. The rapes continued thereafter but I was the only minor victim unlike when I was little where it was practiced in groups, several adults and several toddlers (from my 2 years and 2 months to my 8-9 years).


Like her, I was taken from my parents' custody for "reformatting". As I was about to crack and reveal everything, I was put elsewhere, in the guru's house far from my parents, where he may have continued to rape me on a daily basis.


The sectarian mechanics are the same. The hold is the same. We have in common, a lot of things, a lot of experiences. The only difference between us is the more "secret" side of the rapes for me and a little "less" degree of physical violence.


His book was published in 2009. But what are governments doing? What is the society doing?

How many victims will have to speak out publicly for real action to be taken to protect children at last?

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